SADE Donatien-Alphonse, marquis de (1740-1814)

Lot 275
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SADE Donatien-Alphonse, marquis de (1740-1814)
L.A.S. adressée à GAUFRIDY S.l., [14 juin 1796 ?]. 2 pages ½ in-8 à l'encre sur papier (léger manque de papier). L.A.S. adressée à son avocat Gaufridy à Apt à propos de l'avenir du fils de ce dernier. «Aujourd'hui quatorze juin est la seconde fois mon cher et aimable avocat que j'ai le plaisir de diner avec votre charmant fils ; ou jamais je ne me connus en homme, ou certes je vous affirme que celui la fera son chemin intelligence penetration finesse, parfaite entente des affaires, maintien, figure agréable, jolie façon de s'exprimer il a tout et je suis bien certain que vous ne vous repentirés pas d'avoir consenti a son voiyage de Paris. Ce ne fut qu'hier qu'il m'aporta votre lettre, il l'avait oublié la première fois, et je m'empresse d'y répondre. Hélas ! mon cher et ancien ami, je voudrais bien etre a porté de le diriger dans la carrierre epineuse du monde parisien dans lequel il va se lancer ; ma penible situation m'en ote les moyens et je ne puis dans cet instant ci pour lui que des voeux et quelques conseils mais je vous assure qu'il a par devers lui tout ce quil faut pour se passer de guide, et quand je rentrerai dans le monde j'espere que ce sera lui qui m'en servira. A sa premiere entrevue je l'avais presqu'engagé a venir tous les Dimanches diner avec nous. Notre local est beau, notre chère assez bonne et notre jardin superbe, comédie bal ou concert assez communement ces jours la, tout cela devenait un motif de dissipation pour lui mais il me ravit hier cet espoir agréable en me prevenant qu'il entrait demain chez un avoué qui ne lui laissant tout au plus que les dimanches a lui le priverait de nous les donner tous attendu quil devrait en consacrer quelques uns aux devoirs qu'il a necessairement a rendre chez les personnes pour lesquelles il a des recommandations et j'ai du sacrifier mon plaisir et mon agrément a cette puissante raison [...][...] N'ayant pas eu comme vous le bonheur d'elever mes enfans, mon cher avocat, je ne puis guerre pretendre a etre aimé deux, et leurs procédés journaliers a mon egard me prouve que je serais dans une grande erreur si je m'aveuglais sur leur compte [...] [...] Enfin il avaler le calice jusqu'à la lie. Il est un terme ou tous nos maux finissent ; l'homme heureux le redoute, l'infortuné le desire, voila mon sort. Puisse je jusques la etre toujours un peu aimé de vous et des votres cette esperance me faira peut etre envisager le terme avec moins d'amertume, les assurances que vous voudrés bien m'en donner seront dans tous les temps soyés en bien sur une des plus douce consolation de la vie de celui qui vous ambrasse de tout son coeur et qui vous prie de presenter son hommage bien sincere a toute votre aimable famille [...]». Marie Constance Quesnet, compagne de Sade à l'époque, termine la lettre en la signant : «Votre fils est un tres joli cavalier plein d'esprit et tres aimable. Je vous supplie de lui recommandé de venir nous voir plus souvent c'est-à-dire tout les dimanches. Je vous embrasse de tout mon coeur». Lettre exceptionnelle.
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