PROUST Marcel (1871-1922)

Lot 272
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PROUST Marcel (1871-1922)
• 15 L.A.S., [1920-1922], à Horace FINALY ; 102 pages in-8, et une enveloppe, plus des documents joints ; le tout monté sur onglets et relié en un volume in-8 maroquin janséniste aubergine, dentelle intérieure, gardes de papier peigné, étui (P.L. Martin). Importante correspondance inédite à son ami de jeunesse, devenu un riche banquier, qui va aider Proust à se débarrasser de son secrétaire et amant Henri Rochat. [Horace FINALY (1871-1945), fils du riche banquier Hugo Finaly, a été le condisciple de Proust en classe de philosophie au lycée Condorcet, et son ami ; il fut un des collaborateurs de la revue Le Banquet. Le jeune Proust passa des vacances chez les Finaly à Ostende et aux Frémonts près de Trouville ; il fut amoureux de la jeune soeur d'Horace, Marie Finaly, qui fut un des premiers modèles d'Albertine. Horace Finaly devint en 1919 directeur général de la Banque de Paris et des Pays-Bas. Il avait épousé en 1915 Marguerite Pompée, qui va mourir le 2 mai 1921 ; Finaly adoptera alors le fils de Marguerite, Boris Aslan. Proust avait recueilli chez lui au début de 1919, comme secrétaire, Henri ROCHAT, jeune et beau serveur du Ritz d'origine suisse, qui sera aussi son amant (Proust se défendant cependant ici de toute relation «sodomiste»), et avec qui il fera d'interminables parties de dames ; Rochat sera un des modèles de Charles Morel, mais surtout d'Albertine «prisonnière» ; très dépensier, et multipliant les fugues et les aventures galantes, Rochat finit par lasser Proust, qui remboursa une grande partie de ses frasques ; aussi Proust intervint auprès de son ami Finaly, qui trouva une place pour Rochat dans une agence de la Banque franco-italienne au Brésil ; Rochat s'embarqua pour le Brésil le 4 juin 1921. Ces lettres ne sont pas datées, et une seule enveloppe est conservée ; les lettres étaient probablement portées et délivrées au destinataire par Céleste Albaret. Leur classement ne correspond pas à la chronologie, que nous avons tenté de reconstituer ici, en indiquant en gras le numéro de la lettre avec son nombre de pages.] [Septembre 1920, 8 (1 p.), félicitations pour la nomination de Finaly au grade d'officier de la Légion d'honneur, alors que Proust est nommé chevalier :] «Cher ami C'est moi qui voulais te féliciter, mais j'ai 40 degrés de fièvre depuis 15 jours ce qui ne facilite pas la correspondance. Mais tu sais quel vivant souvenir je garde de notre amitié d'autrefois. J'espère toujours qu'un mieux dans ma santé, ou une possibilité de l'accomoder à une heure indue où je serais bien, me permettra de la renouer. Il est peu de jours où je ne pense à ton cher oncle si spirituel, si profond, si bon, à tes délicieux parents, à la pauvre soeur [Marie] partie si injustement. Tu vois qu'au moins je vis de souvenirs, si les espérances ne se réalisent pas»... [Fin janvier ? 1921, 5 (8 p.).] «Tu es infiniment gentil d'avoir réservé un si bon accueil [...] à ma femme de chambre, la Céleste dont parle Jacques Blanche dans l'étrange préface de son nouveau livre : Dates. [...] Pour ce qui est de mon protégé je compte sur ta discrétion la plus absolue pour ne pas lui dire que c'est moi qui préfère qu'il fasse son stage initiateur sur place (là où tu croiras pouvoir l'envoyer). De même Céleste m'a dit qu'elle t'avait parlé de ses fonctions hôtelières à Paris au début de la guerre. Or, très stupidement à mon avis, il n'aime pas qu'on en parle. Je te demande donc de ne pas lui en parler. Il se présentera à la Banque de Paris de ma part Jeudi à 5 heures comme tu l'as fixé. Tu verras si tu crois pouvoir lui fournir un emploi en Extrême-Orient, ou Afrique etc. Il le souhaite rémunérateur et ayant des perspectives d'avenir. Malheureusement, et tout en me gardant bien de le décourager d'avance, je crains beaucoup que sa nature qui ne changera probablement pas sous d'autres latitudes ne lui fournisse pas assez d'esprit de suite et qu'il ne prolonge pas beaucoup. Je souhaite pourtant de tout coeur qu'il puisse se faire peu à peu une situation, s'il est encouragé au début, car je crois qu'actuellement la vie de Paris (et tout autant celle de la Côte d'Azur) lui est néfaste. Or rester perpétuellement chez moi ne me semble pas une vie pour un jeune homme. C'est un pis aller, mais que je ne lui ai jamais conseillé». Il aimerait dîner au Ritz avec son ami, et connaître Mme Finaly. «D'autre part je ne peux pas négliger non plus, en me bousculant trop tôt la menace où je suis d'une attaque (ceci pour toi seul), d'une attaque qui est sans doute la seconde car j'ai des troubles de la parole qui semblent bien signifier que sans m'en rendre compte j'en ai eu une “larvée”. Aussi je tache surtout de finir mon livre et je ne vois personne. Quand cela m'arrive
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