CAMPAN Jeanne Louise Genet, Madame (1752-1822) nstitutrice et pédagogue, elle dirigea la Maison d'Éducation de la Légion d'honneur d'Écouen

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CAMPAN Jeanne Louise Genet, Madame (1752-1822) nstitutrice et pédagogue, elle dirigea la Maison d'Éducation de la Légion d'honneur d'Écouen
L.A., mardi 29 germinal [19 avril 1803], à Eliza de LALLY-TOLENDAL ; 8 pages in-4. Belle lettre à son ancienne élève au sujet du poème de Jacques Delille, La Pitié, et de ses souvenirs de la Révolution. Elle avait lu La Pitié : «j'avois été charmée de l'épisode touchante qui traite de la vertu et de la sagesse de vos aimables parens. - Ce poëme intéressant paroit trop près de la grande crise de notre révolution pour ne pas retrouver toutes les passions encore en mouvement, ce qui lui attire beaucoup de détracteurs, et fera même refluer sur l'auteur l'inimitié de tous les Patriotes qui ont usurpé ce titre en victimant et leur vertueux Roi et leur Patrie, cependant je suis charmée qu'il ait tracé en vers si touchans l'histoire bien fidèle de mes infortunés maîtres, rien n'est plus exact que ce qu'il dit et jamais sujet tragique n'a pu être plus déchirant». Il commet cependant une erreur «en donnant l'épithète de coupable à la ville de Versailles relativement aux massacres des prisonniers d'Orléans». Elle évoque ses souvenirs personnels du 10 septembre 1792 à Versailles : elle affirme «que la garde nationalle étoit sortie de la ville et attendoit les prisonniers à la Messagerie pour y protéger leur installation, que le massacre a été commis par une horde de jeunes paysans sauvages que la levée en masse réunissoit à Versailles en ce moment, qu'il a été ordonné par des monstres venus de Paris, qu'une de mes sœurs a été condamnée par le peuple à se montrer à un balcon de son appartement au dessus de la scène de sang qui se passa sous ses yeux». Elle a vu le maire RICHAUD «s'élancer sur la charette couvrir de son corps l'infortuné Duc de BRISSAC résister longtemps aux coups et à la violence qui lui étoit faite avant d'abandonner cette intéressante victime»... Elle ajoute que, le lendemain, «quelques uns des monstres [...] vinrent changer le nom de la rue de l'orangerie pour y placer celui de la rue de la Vengeance que le maire fit effacer dans la journée»... Voilà pourquoi elle se fait le défenseur de cette ville. Puis elle donne des nouvelles de sa maison d'éducation, notamment de la visite d'Eliza Monroe, venue revoir sa pension alors que son père James MONROE est «venu à Paris chargé d'une mission particulière des Etats unis d'Amérique», du mariage de Constance Dubayet avec le général Charpentier, etc. Elle termine par un reproche : «Écrivez donc mieux Eliza. En vérité vous n'êtes pas lisible»
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