GAUTIER Théophile (1811-1872)

Lot 123
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Estimation :
1200 - 1500 EUR
GAUTIER Théophile (1811-1872)
MANUSCRIT autographe signé «Théophile Gautier», Revue des théâtres, [peu avant le 19 février 1866] ; 4 pages in-12 remplies d'une petite écriture, montées sur 4 feuillets in-8 (2 pages découpées pour impression et remontées). Feuilleton du Moniteur du 19 février 1866. Le feuilletoniste est embarrassé : «Les premières représentations se distribuent d'une manière si fantasque tantôt s'accumulant tantôt se raréfiant qu'il y a des semaines encombrées et d'autres tout à fait vides. Orgie ou famine il n'y a pas de milieu»... Telle première a été retardée, tel succès de longue date maintenu, et plutôt que de parler de la pluie ou du beau temps, il y aurait des expositions... Il se remémore la fascination qu'exerçait sur lui dans son enfance le cabinet de cires de CURTIUS : «nous entrions dans cette longue salle peuplée de fantômes immobiles. Nous regardions avec une vénération profonde le banquet des souverains où les personnes royales la poitrine constellée de crachats en strass et rayée de rubans de moire rouge ou bleue regardaient gravement de leurs yeux de verre des pêches et des pommes en albâtre de Florence. Le grand Turc avec sa longue barbe et sa pipe enrichie de cercles en diamants nous étonnait beaucoup ; le brigand italien qui soulevait son tromblon et roulait des yeux blancs et noirs par l'effet d'un mécanisme intérieur nous inspirait une terreur véritable et nous demandions si son fusil était chargé. Mais que Bethsabée au bain voilant à demi ses charmes pudiques sous une longue chevelure blonde nous semblait jolie. Nous la contemplions plus innocemment mais non moins amoureusement que ne le faisait le bon roi David»... L'autre jour, Gautier entra au musée TALRICH, où les figures sont arrangées comme les groupes de tableaux vivants : Hercule aux pieds d'Omphale, Renaud reconnaissant Armide, Dupuytren pratiquant une autopsie... Le groupe le plus émouvant représente une scène de torture, que Gautier décrit avec une méticulosité atroce : supplicié, bourreau, médecin, greffier, geôlier, instruments cruels... Tout cela «fait penser aux scènes d'inquisition de Robert Fleury d'une couleur si sombre et si chaude et d'une exécution si énergique et si farouche»... On joint une L.A.S. de Maurice BARRÈS à une dame
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