BAUDELAIRE Charles (1821-1867)

Lot 82
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Estimation :
5000 - 7000 EUR
BAUDELAIRE Charles (1821-1867)
L.A.S. «Charles», [Paris] lundi 31 octobre 1853, à SA MÈRE Madame AUPICK ; 4 pages in-8. Belle lettre à sa mère sur ses traductions d'Edgar Poe. «J'attendais toujours, ma chère mère, ou que tu m'écrives un mot, ou que tu allasses à Neuilly», où Narcisse ANCELLE lui aurait dit ses soucis d'argent : «tu sais combien j'ai horreur de toute discussion». Il a convenu avec Ancelle «que je ne prendrais rien chez lui d'ici à la fin de février». Il a donc besoin d'argent et dresse une liste de ses dépenses : «1° 40 fr. de loyer [...] 2° 60 fr. pour la question des vêtements [...] 3° 100 fr. qui me permettent de rester enfermé tout le mois de novembre, si cela me plaît, et de ne pas perdre jour à jour tout mon mois. Aurai-je besoin encore d'être aidé par toi en Décembre ? Je ne le crois pas. [...] j'ai l'intention de faire en sorte que cela ne soit pas. - Moyennant tout cela, je considère comme sûr que mon malheureux livre [le recueil des traductions d'Edgar POE promis à V. Lecou] serait fini dans HUIT JOURS ! - à la condition de rester absolument enfermé. - Il me resterait encore près de trois semaines pour finir les articles arriérés — Caricature, Plans de Drames &c...» Il insiste sur les 100 francs qui lui permettront de rester chez lui, sans «la nécessité de courir sans cesse pour emprunter de l'argent». Ainsi «je pourrai peut-être non seulement finir mon livre avant le milieu du mois, mais encore me réconcilier pleinement avec le libraire, et recommencer à neuf l'exécution des projets que j'aurais dû parfaire il y a un an. [...] Remarque bien que je ne veux absolument pas sortir, autrement je n'en finirais jamais, - le restaurant me fait perdre trois ou quatre heures par jour». Sa concierge ou une femme de ménage ira acheter ses provisions. «Je saurai donc une fois dans ma vie le résultat d'une claustration absolue d'un mois». Il va aller ce jour «au journal Paris savoir quand décidément on m'imprime [Le Paris, dirigé par un cousin des Goncourt, publiait des traductions de Poe par Baudelaire, dont le Chat noir], - à partir de demain matin, je ne bouge plus, plus du tout»... Correspondance (Pléiade), t. I, p. 232. PROVENANCE Collection Armand Godoy (1982, n° 46)
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