BARBEY D'AUREVILLY JULES (1808-1889)

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BARBEY D'AUREVILLY JULES (1808-1889)
MANUSCRIT autographe signé «J. Barbey dAurevilly», Un Nouveau Spectacle dans un fauteuil, [1881] ; 3 pages infol. découpées pour l'impression et remontées sur ff. de papier fort, le tout relié en un volume in-fol., maroquin rouge à coins. Beau manuscrit de critique, aux encres multicolores. Cet article, écrit alternativement à l'encre noire et rouge, avec quelques mots à l'encre dorée, a été publié dans le feuilleton du journal Le Triboulet (1er août 1881) ; il a été recueilli, avec des variantes, au tome xxiV de Les Œuvres et les Hommes : Voyageurs et romanciers (Lemerre, 1908), en seconde partie du chapitre «Madame Paul de Molènes». Barbey rédige une spirituelle critique de Monsieur Adam et Madame Ève (1881), le nouveau roman de Mme Ange Bénigne, nom de plume de Mme Paul de MOLÈNES, née Louise Antoinette Alix de Bray. Le premier paragraphe (supprimé du livre) raille le «vieux bœuf de Théâtre Français», et la nullité en fait de spectacles, qui donne au critique l'occasion de parler de «ce nouveau Spectacle dans un fauteuil, qui nous tombe aujourd'hui du ciel et de la plume d'une femme d'esprit [...] C'est le fauteuil doux, moelleux, reposant, commode, le fauteuil du chez soi, dans lequel Alfred de Musset établit un jour sa fantaisie éprise et tout à la fois déprise du théâtre»... Il s'agit, avec Monsieur Adam et Madame Ève, de «la longue, l'éternelle, l'amusante et la triste comédie du mariage qui est le fond de la comédie humaine, où tous les faiseurs de pièces puisent depuis qu'il y a des faiseurs de pièces dans le monde, et qui doit cependant rester inépuisable ! Au lieu des cinq actes qui sont le terme des plus longues comédies, celle-ci en a seize, qui sont des chapitres. [...] La comédie du mariage, jouée en ces seize chapitres qu'on voudrait cinquante, est une comédie à la Marivaux [...] Rien de délicieux comme ce livre ! Rien de plus observé, de plus vrai, de plus minutieusement vrai, de plus détaillé et de plus plein de détails charmants ! Toutes les femmes qui ne sont pas des Bas-bleus voudront lire ce livre d'une femme qui n'est pas une bleue et se plonger dans cette mousse qui a pourtant sa goutte amère, puisque, il faut bien le dire ! cette comédie du mariage, qui a inspiré tant de choses et de rires cruels aux grands comiques et aux grands moralistes de tous les âges, est, au fond, l'histoire du désenchantement de deux cœurs unis».... Etc. Et il conclut : «J'ai son livre, et son livre me suffit pour la juger. Qu'elle entre plus ou moins bien dans les combinaisons plus ou moins usées du théâtre, elle n'en a pas moins pour moi l'observation, l'imagination et le style avec lesquels, quand l'art du théâtre subsistait encore, on faisait la comédie autrefois !»
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