HÉLION Jean (1907-1987)

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HÉLION Jean (1907-1987)
L.S. «Hélion» avec additions et corrections autographes, New-York 20 [et 21] novembre 1936, à Raymond QUENEAU ; 5 pages et demie in-4 dactylographiées. Longue lettre décrivant sa nouvelle installation à New-York, où il a retrouvé CALDER, et où il apprécie qu'on parle de la guerre et de l'Europe comme d'abcès lointains ; les pays et leurs gouvernements paraissent dérisoires. «Je ne suis pas heureux, mais au moins je ne suis pas accablé. Je suis un peu libre ; je suis caché dans mon ombre portée»... Il tâche de peindre, tel un casseur de pierres qui essaie de les faire fleurir. «Je me suis constitué à grand-peine d'yeux et de main, une courte collection de termes que je bâtis ensemble et je tâche d'y faire couler du sang, mon sang, tel qu'il me gêne à l'intérieur, et le sang de la terre tel qu'il vibre sous mes pas», mais la pauvreté de ses toiles le désole. Il explique sa procédure, honnête et misérable. «Il n'y a que la peinture des anciens qui me console un petit peu. [...] Tout ce qu'on dit de la richesse des abstractions, je le connais ; j'en ai inventé une bonne partie moi-même ; mais tout ce bien est trop court. Un homme, une forme humaine, ça ne finit pas»... Hélion tient à la France, mais elle apparaît «plus tragiquement acculée que jamais et si faible dans sa politique extérieure que j'ai envie de crier à la noyade. [...] Et je me révolte de voir grandir l'influence arbitraire, la tendance de gouvernement totalitaire venue d'Hitler et de Mussolini, devant lesquelles nous n'avons pas assez de tension politique ou raciale pour ne pas être contaminés et dominés. Si ça continue encore deux ou trois ans, nous deviendrons une colonie dans la zone d'influence germanique»
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