SAND George (1804-1876)

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SAND George (1804-1876)
L.A.S. «G. Sand», Palaiseau 14 août [1864, au Docteur Pierre-Paul DARCHY]; 4 pages et demie in-8 à son chiffre. Émouvante lettre sur la mort de son petit-fils Marc (21 juillet 1864). «La mort de ce pauvre enfant a été si douloureuse que nous en avons été brisés, moi par contrecoup, en voyant la douleur et la fatigue de mes enfants, car je suis arrivée à Guillery le lendemain de la mort. J'ai pu soutenir mes enfans dans cette crise terrible, et les mettre en route pour un voyage de distraction que la chaleur leur rend encore plus pénible qu'agréable. Ils sont en ce moment, à Ronjoux, en Savoie, chez Buloz, [...] mais Maurice ne se console pas. Lina a mieux supporté le coup. La providence le veut ainsi, la mère sent instinctivement sa mission d'avenir. Moi je ne dis rien et ne veux rien dire de moi. Je ne veux même pas savoir le mal que cela me fait: à quoi bon ? C'est un déchirement où la conscience n'a rien à voir. Je sais bien qu'il n'y a pas de mort, et dans tout ce que la croyance et le raisonnement peuvent se répondre l'un à l'autre, j'ai toujours donné au sentiment une puissance plus grande qu'à la démonstration. Donc je crois autant et plus que jamais que la mort n'est pas un abime et que mon enfant est bien là où il est. Mais le perdre est une souffrance pour nous et un chagrin immense si on le compare au peu de durée de notre vie. Cela n'est pas en proportion et il faut subir cette loi, la même pour tous ceux qui voient partir les objets de leur affection. La douleur de Maurice est venue s'ajouter à la mienne et je souffre pour deux et pour trois, car la pauvre Lina a été bien brisée aussi»... Correspondance, XVIII, n° 11080.
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