RACHILDE Marguerite Eymery, dite (1860-1953)

Lot 183
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200 - 300 EUR
RACHILDE Marguerite Eymery, dite (1860-1953)
MANUSCRIT autographe signé «Rachilde», Paris 12 décembre 1930; 3 pages et demie in-8, en-tête Mercure de France. Réponse à une enquête sur l'éducation. L'éducation est aussi nécessaire à l'animal humain, que le mors au cheval. Sans l'éducation sévère qu'elle reçut, elle ne sait ce qu'elle serait devenue. «Le lent mais très sûr assouplissement d'une bonne éducation vous donne, plus tard, une maîtrise de vous-même qui peut remplacer jusqu'au courage, en admettant que le courage fasse défaut devant certaine torture. J'ai appris à sourire malgré la blessure physique ou morale»... Il ne s'agit pas de verser dans l'hypocrisie: «Je suis restée de caractère entier et je n'ai pas éprouvé le besoin de me montrer vindicative ou simplement de mauvaise humeur, ce qui est toujours le signe d'une faiblesse de tempérament. J'accepte volontiers les critiques, les reproches, et je n'ai pas du tout la monomanie des grandeurs, tous les manques de mesure qui semblent devenus l'apanage des nouvelles générations»... Elle est indifférente aux places dans le monde, elle pardonne toujours... «De nos jours, je crois que toutes les classes sociales sont viciées par, non pas une mauvaise éducation, mais l'oubli du geste élégant. On a perdu le goût du beau dans la tenue. [...] Ni mors ni frein ! C'est le nudisme intégral, seulement il y a très peu de gens bien faits et encore moins de beaux caractères. Si les parents et les professeurs n'y veillent pas ce sera fini de notre légendaire courtoisie française»... Citant un mot d'Alphonse Karr sur la rose et le crottin, elle conclut: «La mauvaise éducation d'une société c'est la mauvaise odeur décelant sa décomposition.»
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