LAMARTINE Alphonse de (1790-1869)

Lot 152
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2000 - 3000 EUR
LAMARTINE Alphonse de (1790-1869)
L.A., Saint-Point 14 septembre 1823, à Victor HUGO ; 4 pages petit in-4. Belle lettre amicale et admirative à Victor Hugo, sur les débuts du romantisme et de La Muse française. [Le premier numéro de la revue littéraire La Muse française, matrice du premier groupe romantique, venait de paraître en juillet 1823. Fondée par Alexandre Soumet et Alexandre Guiraud, elle fut dominée par Hugo, Vigny et Émile Deschamps. On sent ici Lamartine affecté par le refus silencieux d'Hugo à sa proposition, formulée en juin 1823, de souscrire et de collaborer à La Muse française.] «Je ne sais ce que j'ai fait mon cher Hugo pour mériter que vous n'ayez pas répondu à ma dernière lettre [...] Parlez franchement, vous avez affaire à un homme qui comprend tout, et de votre part rien ne peut le blesser. L'offre que je vous faisois peut être indiscrette», mais elle était «sincere et sentie [...] je vous écris toujours à propos de la Muse. Elle a fait une noble apparition sous vos auspices et ceux de Mr Soumet, je l'avois lue déjà, et voilà que je la reçois au moment où j'allais vous prier de m'y abonner. Je vous en remercie beaucoup, elle me tiendra au courant de vos pensées dans mon désert où jamais tant de beaux vers n'étoient je crois parvenus. [...] Vous savez que je vous avois recommandé de m'inscrire au 1er rang des souscripteurs. Si vous tenez ce gouvernail d'une main ferme, si votre Muse vous donne la main à celle-ci, si le jeune moraliste [Émile Deschamps] est toujours en veine, vous réussirez. Vous parlez enfin Littérature dans un sens net et vigoureux, vous êtes sorti de l'hémistiche et de la diphtongue, vous attaquez le vif, il le falloit ; seulement allez doucement dans le début, suivez la pente et le courant de l'opinion qui se forme, ne la devancez pas trop, autrement vous ferez un haro universel ! On vous donneroit un nom ! et tout seroit dit en France. J'ai lu ce matin votre ode à mon père ! C'est bien vous ! Mon cher Hugo, il y a des images ravissantes, la dernière me va au cœur. À votre place je corrigerois un ou deux vers obscurs sur Buonaparte. Mais ce n'est rien. Donneznous en souvent de pareils». Il revient de Paris où il n'est resté que trois jours, et où il a appris que «Mme Hugo étoit en couche», et il en demande des nouvelles : «nous y prenons une grande part ma femme et moi, on vous aime dans vos vers ! Mais plus encore dans vos personnes, et dans votre double personne. [...] J'ai été porter à Paris un méchant volume de Méditations ébauchées entre les maladies et les voyages [Nouvelles Méditations poétiques], et un petit fragment de mon poème intitulé Socrate dont Ladvocat fait un volume [La Mort de Socrate]. Je recommande le tout à votre indulgence. Cela en a bien besoin et le siècle n'en aura guères. Adieu, mon cher Hugo, je suis rentré dans mon silence pour un tems sans bornes, je suis abimé dans mille affaires domestiques, séparé par cent vingt lieues de tous les vivants. Souvenez vous de moi de tems en tems»... On joint une l.a.s. d'un MONTESQUIOU (signature maculée altérant les 2 dernières lettres de la signature), Paris 8 février 1722, au chevalier de Perier
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