COCTEAU (Jean). 1889-1963.

Lot 137
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Estimation :
800 - 1000 EUR
COCTEAU (Jean). 1889-1963.
L.A.S. (à Jean de Segonzac ?). S.l.n.d. (circa juillet 1917). 6 ff. ½ in-8. Longue et belle lettre de Cocteau évoquant à travers une chronique très caustique, les mondanités du Paris de 1917, mentionnant les Beaumont, Walter Berry, Mme de Jaucourt, Lucien Daudet, Proust, Mme Standish, Mme de Cavaillet, Montesquiou, Jacques-Emile Blanche, Bernstein, Gide, Philippe Berthelot, etc. Il y a bien longtemps que je n'a pu vous écrire (abondance de matière et fatigue atroce). Je titube d'examen de réforme en examen de réforme. Tout nu de caserne en caserne, de spécialiste en spécialiste. Si j'arrive à obtenir quelque chose - la mer, le soleil et la SOLITUDE. Que devenez-vous ? Avez-vous reçu le programme des Russes ? Je l'ai envoyé à tout hasard avec l'esquisse de Picasso (...). Dîné chez les Etienne [de Beaumont] avec votre frère, très en forme - dîner fou, plein de chausses trappes - où M. W. Berry a eu un duel avec Eliane de L[ubersac], où Mme de Jaucourt remontée à fond criait à Proust arrivant au dessert: «Lo ! Mr Proust ! Pourquoi arrivez-vous en retard ? peut-être qu'on vous faisait une scène ! (...). Fête (autre fête) Etienne om dame Godiche et sieur Standard - alias Standish et Godard, apparurent sortant de marmites norvégiennes. Aimez-vous (quel désordre) la mère de Cavaillet disant à Marie [Princesse Murat]: «Bonjour, princesse, et comment va la duchesse [de Rohan], fait-elle toujours la folette !!» (...) Gide nous a réunis comme un vrai pasteur après une assez longue parenthèse où le brave J.E. [Blanche] se plaignait à tous de ma cruauté. La pièce de Bernstein [L'Elévation] ressemble aux femmes qui s'habillent en veuve pour faire de trottoir (...). Etc
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