MAGRITTE RENÉ (1898-1967).

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MAGRITTE RENÉ (1898-1967).
L.A.S. «RM», Bruxelles Mardi [24 décembre 1963], à André BOSMANS; 2 pages in-8 à son en-tête. Belle lettre sur sa peinture, l'art moderne et Chirico. Commentaires sur la première ébauche proposée par André BOS- MANS de sa monographie sur Magritte, étude qui s'adresse à un public «non averti»: «Le texte que vous écrirez sera plus difficile que s'il était destiné à des “spécialistes”. C'est cependant d'un tel écrit que les “spécialistes” ont réellement besoin si des malentendus ne doivent pas permettre un accord donné d'avance. [...] D'un point de vue “historique” il pourrait être bon de noter que l'évolution de l'art moderne (depuis le réalisme jusque l'art abstrait en 1910) s'est terminée avec l'arrêt d'un “progrès” terrible. Ce “progrès” accompli jusque 1910 étant en réalité une suite de différentes manières de concevoir l'art de peindre en ce qu'il a d'étroitement artistique ou esthétique. Dès lors, s'il s'agissait encore de peindre, à l'importance accordée à l'esthétique devait se substituer l'importance d'une présence moins accessoire: celle du monde et de la pensée - qui n'est pas douteuse quoique ignorée dans une certaine mesure et du même coup tenue pour négligeable. CHIRICO fut le premier à concevoir une peinture qui manifeste directement cette présence et qui en évoque le mystère. A l'égard de cet événement, l'ignorance générale est telle que Chirico fait figure d'un peintre “intéressant” sans doute, parmi d'autres, mais qu'il est “dépassé” par les “recherches” actuelles, tenues pour un progrès et qui ne sont, en réalité, que produits d'imitations superflues et faciles de l'art abstrait de 1910. Dans la voie inaugurée par Chirico, il n'y a pas de “progrès” possible: il y a mieux: une fécondité possible et sans fin comme celle du monde et de la pensée»... Lettres à André Bosmans, 1958-1967 (p. 333).
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