VAN GOGH VINCENT (1853 - 1890)

Lot 301
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Estimation :
200000 - 250000 EUR
VAN GOGH VINCENT (1853 - 1890)
L.A.S. «Vincent», [Saint-Rémy de Provence 20 janvier 1890], à M. et Mme GINOUX, Café de la Gare, à Arles ; 4 pages in-8 (quelques légères taches, fentes aux plis bien réparées) ; chemise demi-maroquin rouge à rabats.. Très belle et émouvante lettre sur la maladie, à ses amis Ginoux. [Joseph et Marie GINOUX tenaient en Arles le Café de la Gare, place Lamartine, où Van Gogh avait ses habitudes ; Vincent a peint le portrait de Ginoux, et plusieurs versions de Mme GInoux (L'Arlésienne).] Mme Ginoux et lui ont été malades aux mêmes époques, il y a un an, et maintenant «juste vers Noël, pendant quelques jours j'ai été cette année encore assez mal pris. Cependant cela a été très vite fini ; je n'en ai pas eu pour une semaine. Puisque donc, mes chers amis, nous souffrons quelque fois ensemble, cela me fait penser à ce que dit Madame Ginoux - “Quand on est amis on l'est pour longtemps”. Je crois moi que les contrariétés qu'on éprouve dans le train train ordinaire de la vie nous font au moins autant de bien que de mal. Ce dont on tombe malade accablé de découragement aujourdhui cela même nous rend l'énergie, la maladie accomplie, de nous lever et de vouloir guérir le lendemain. Je vous l'assure que l'autre année cela m'a presque contrarié de guérir - d'aller mieux pour un temps plus ou moins long - continuant à redouter les rechûtes [...] Je me suis bien souvent dit que je préférais qu'il n'y eut plus rien et que cela fut fini. Mais oui - nous n'en sommes pas le maître, de notre existence et il s'agit parait-il d'apprendre à vouloir vivre encore, même en souffrant. Eh, je me sens si lâche là dedans. La santé revenant même je redoute encore. Alors qui suis-je pour encourager les autres me direz-vous comme de juste cela ne me sied guère»... Il espère ardem­ment le rétablissement de Mme Ginoux. «Pour moi, la maladie m'a fait du bien - ce serait ingrat de ne pas en convenir ; cela m'a calmé et très différent de ce que je m'étais figuré cette année j'ai eu plus de chance que je n'avais osé espérer. Mais si je n'avais pas été si bien soigné, si les gens n'avaient pas été pour moi aussi bons qu'ils l'ont été, je crois que j'aurais claqué ou que j'aurais perdu complètement la raison. Les affaires sont les affaires puis aussi le devoir est le devoir ce n'est donc que comme de juste que je retourne bientôt voir mon frère mais il me sera pénible de quitter le midi»... Il remercie ses amis pour leur envoi d'olives qui étaient excellentes, et renouvelle ses voeux de guérison. «Les maladies sont là pour nous en faire ressouvenir que nous ne sommes pas en bois voilà ce qui me parait le bon côté de tout cela. Puis après on s'en reva à son travail de tous les jours redoutant moins les contrariétés avec une nouvelle provision de sérénité. Et même en se séparant ce sera en se disant pourtant encore : “et lorsqu'on est amis on l'est pour longtemps”, car voilà le moyen pour pouvoir se quitter»... http://vangoghletters.org/vg/letters/let842/letter.html
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