Vente
CARTIER, ENTRE AUDACE ET MODERNITÉ


 
La vente de Bijoux du 21 octobre 2021 sera l’occasion de présenter trois bijoux de la maison Cartier. A travers ces trois pièces nous pourrons comprendre comment la maison Cartier a su capter à chaque époque, les attentes de la société en y apportant une solution moderne avec une dose de rêve et de couleurs.





LA MONTRE TORTUE DES ANNÉES FOLLES


La maison Cartier a commencé à produire des montres bracelets dès 1904, lorsque l'aviateur Alberto Santos-Dumon contacta son ami Louis Cartier pour lui faire part de ses difficultés à utiliser les montres de poche lors de ses vols. Cartier imagine alors une montre-bracelet plate qui s’inspire des montres de poche de l’époque.

Le succès est au rendez-vous et Cartier développe d’autres modèles tels que la Baignoire, la Tonneau et la très célèbre Tank.

Comme le mentionne l’historique de la maison Cartier, c’est en 1912 que « Louis Cartier imaginait la montre Tortue, une création originale inspirée de l’animal éponyme. À une époque où la plupart des montres étaient de forme ronde, ses contours marqués et son design inédit deviendront un grand classique. »

La ravissante montre Tortue qui constitue le lot 50 de notre vente est présentée dans son écrin. Elle est signée sur son mécanisme et son cadran par la maison Cartier. Entièrement entouré de diamants, le cadran de la montre est attaché au bracelet par des formes géométriques directement inspirées de l’Art Déco.

Remis au goût du jour par le film The Great Gatsby (Gatsby Le Magnifique en français) de Baz Lurhmann en 2013, la mode des années folles se caractérise par le chic et le luxe à profusion, avec des tenues qui brillent de mille feux pour les femmes, des bijoux, robes et accessoires étincelants.





CARTIER, MONTRE « TORTUE »
Montre de dame « Joaillerie »
Platine (950), or 18k (750) et diamants, vers 1915
Mouvement et cadran signés, boitier numéroté Pb.: 39.1 gr
Vendue 10 400 €






L’OUVERTURE SUR LE MONDE : INFLUENCES ÉTRANGÈRES


Les frères Cartier ont rapidement compris ce que d’autres pays et cultures pouvaient apporter à leur maison joaillère. Dès les premières années du XXe siècle, des collections exotiques seront influencées par leurs nombreux voyages dans des pays comme la Russie, l’Inde, le Japon, la Chine, L’Egypte ou encore la Perse.

Dès la fin du XIXe siècle, l’Europe connaît un engouement pour les objets venus d’Asie. Louis Cartier ressent cette curiosité. Il va alors demander à Charles Jacqueau, son dessinateur, d’imaginer des bijoux inspirés par ce goût d’ailleurs. En atteste une planche d’étude datant de 1912 conservée au Petit Palais à Paris. Cartier crée alors des bijoux et objets qui intègrent de véritables éléments chinois ou japonais ou dont le style asiatique est entièrement imaginé. Cette tendance se prolonge jusque dans les années 1920 car comme le dit Francesca Cartier Brickell dans son best-seller The Cartiers : « Pour ceux qui ont souffert de la guerre en Occident, l’idée d’un Est exotique était une sorte d’échappatoire ».

Le clip « Carpe » que nous présentons à la vente intègre un disque Bi chinois en jadéite gravé. Cet artefact utilisé en Chine depuis l’Antiquité revêt une symbolique forte : celle de la représentation du ciel, de l’univers céleste, infini et rond. Les Chinois accordent une grande valeur et de nombreux pouvoirs à la jadéite, ils estiment qu’elle favorise la méditation et apporte la richesse. Les disques Bi ou Pi, lorsqu’ils étaient de petite taille, pouvaient être suspendus par des cordelettes à la ceinture comme porte-bonheur.

Quant à la carpe qui enlace le disque Bi de notre lot 73, elle représente en Asie, la persévérance, le courage, la sagesse et la détermination.





CARTIER, CLIP « CARPE »
Disque Bi en jadéite gravé, diamants
Or 18k (750), platine (950)
Signée, numérotée et poinçon de maître Haut. : 8 cm - Pb.: 65.2 gr
Vendu 93 500 €






LE MARIAGE DES PIERRES PRÉCIEUSES ET PIERRES FINES


Pionnière en ce qui concerne l’utilisation des pierres fines, la maison Cartier en emploie dans ses bijoux dès les années 1940. Jeanne Toussaint, qui a pris la direction de la création chez Cartier à partir de 1933, est audacieuse. Pour magnifier les pierres, elle efface les montures en les rendant moins visibles. Elle diversifie la palette de couleurs des bijoux Cartier en ayant la bonne idée de ne pas se limiter aux « quatre précieuses » que sont le diamant, le rubis, le saphir et l’émeraude. Elle ose les couleurs, les associations surprenantes de l’onyx et du corail, ou encore de l’améthyste et de la turquoise.

Le bracelet « torsade » de Cartier que nous vous présentons est un parfait exemple de la combinaison réussie entre le bleu clair de l’aigue-marine et celui profond du saphir. Les quatre rangs de perles d'aigue-marine apportent du mouvement sur le poignet.

Ce design, d’une grande modernité présente des similitudes avec celui présenté dans la collection « Sortilège » de Cartier en septembre 2011 à Rome.




CARTIER, BRACELET « TORSADE »
De perles d’aigue-marine facettées
Saphirs navettes
Diamants, or 18k (750) et platine (950)
Signé - Vers 1960
L.: 18 cm - Pb.: 42.65 gr
Vendu 22 100 €






Philippine Dupré La Tour
Directeur du pôle Arts de vivre & Collections
Expert joaillerie
+33 1 41 92 06 42 •  duprelatour@aguttes.com