UNE ŒUVRE MAJEURE DE MAX ERNST EN VENTE LE 16 DÉCEMBRE PROCHAIN
 

Peintre et sculpteur prolifique ayant marqué le XXe siècle et plus particulièrement l’ère de la Modernité, Max Ernst est né en 1891 à Brülh et mort en 1976 à Paris.

Il est l’une des premières grandes figures des mouvements Dada et Surréalistes, grand ami d’André Breton, et toute son œuvre est marquée par un onirisme puissant et étrange, parfois déroutant. Considéré par les artistes de son époque, les critiques d’art mais aussi les amateurs comme un peintre visionnaire, il ne cesse d’inventer des techniques nouvelles comme le grattage ou le frottage de pigments directement sur la toile, tout en s’attachant à couper avec les pratiques picturales classiques et académiques. Il ne s’arrête pas à la peinture mais utilise tous les supports qui s’offrent à lui, le collage, la fresque murale ou même le cinéma toujours dans le but de représenter le rêve ou l’absurde.

En 1954, l’artiste reçoit le Grand Prix de Peinture de la Biennale de Venise de 1954. Cet hommage provoque son exclusion du mouvement surréaliste. Bien que cette décision, plus politique que philosophique, le blesse, il ne cesse de travailler, toujours avec l’envie de repousser les limites de la conscience dans l’art.

L’œuvre que nous présentons aujourd’hui a été peinte par Max Ernst en 1957, c’est-à-dire trois ans après cette exclusion. Projet pour un monument à Leonardo da Vinci est un exemple idéal des explorations de l’artiste qui fut profondément marqué par ses réflexions tirées du Traité de Peinture de Léonard de Vinci. Dans ce Traité, Léonard de Vinci prend l’exemple d’une éponge imbibée de couleur lancée contre un mur où chaque spectateur retrouve : « des têtes humaines, divers animaux, une bataille, des rochers, la mer, des nuages, des bosquets, autre chose encore ».

Ernst s’adresse directement à l’esprit du spectateur et l’amène à divaguer parmi plusieurs images fondues dans une huile épaisse déclinant à l’infini des formes géométriques répétitives dans la même gamme chromatique. Peu à peu, grâce aux touches de lumières et aux jeux d’ombres, la silhouette d’un homme, ou est-ce un arlequin ou Léonard de Vinci lui-même, se dessine. Son visage se dédouble et fait ressortir le profil d’un oiseau grâce à ces aplats de blanc et ce bleu qui tranchent.

Face à une œuvre d’art abstraite, le regard du spectateur reconstruit ainsi une réalité.

Ce présupposé anime la création artistique de Max Ernst qui s’est essayé à l’écriture automatique ou à la peinture sous l’influence de substances hallucinogènes. Il explique lui-même lors d’un entretient avec Simone Arbois pour Paru en 1950 : « il y a une part d’automatisme et une part de hasard. Cependant la personnalité s’y marque, de même que dans l’écriture. Dans l’opération qui peut sembler la plus hasardeuse, la main est guidée par on ne sait quelle intuition vers une forme ressemblante, non pas ressemblante à quelque chose, mais aux formes qui me hantent et que je hante ». Ainsi selon Ernst, même en cherchant à faire l’œuvre la plus objective possible, la conscience humaine retrouve toujours des motifs connus.


MAX ERNST (1891-1976)
Projet pour un monument à Leonardo da Vinci, 1957

Vente le 16 décembre 2019 – Drouot, Paris
 

Max ERNST (1891-1976)
Projet pour un monument à Leonardo da Vinci, 1957
Huile sur toile, signée et datée en bas à droite, titrée, contresignée et datée au dos
130 x 97 cm - 51 1/8 x 38 1/4 in.

Oil on canvas, signed and dated lower right, titled, countersigned and dated on the reverse
Le certificat rédigé par Jürgen Pech en date du 13 octobre 2019 sera remis à l'acquéreur

Provenance
Galerie Edouard Loeb, Paris
Collection Claude Hersaint, Meudon, Seine-et-Oise
Collection Hélène Anavi, Paulhiac, Lot-et-Garonne
Vente Sotheby's, Londres, 27-28 mars 1984, lot n° 25
Collection privée, Paris

Exposition
Kassel, Internationale Ausstellung, II. Documenta '59. Kunst nach 1945, 11 Juillet - 11 Octobre 1959, n° 279
Paris, Musée d'Art Moderne, Max Ernst, 13 novembre-31 décembre 1959, n° 87
Cologne, Wallraf-Richartz-Museum, Max Ernst, 28 décembre 1962 - 3 mars 1963 et Kunsthaus Zurich, 23 mars - 28 Avril 1963, n° 103

Bibliographie
Marcel Brion, Hommage à Max Ernst, XXe siècle, numéro spécial, Paris 1971, repr. p. 87
The Hélène Anavi Collection of Surrealist and Post-war Art, Sotheby's, Londres, 27-28 mars 1984, lot n° 25
Ludger Derenthal, Jürgen Pech: Max Ernst, Nouvelles Éditions Francaises, Paris, 1992,  n° 387, repr. p. 235
Werner Spies (ed.), Max Ernst Oeuvre-Katalog, vol 6, Werke 1954-1963, bearbeitet von Werner Spies, Sigrid und Günter Metken, Cologne, 1998, n°3225, p.94
Estimation 400 000 / 600 000 euros
 

ART MODERNE & CONTEMPORAIN
Vente le 16 décembre 2019


Expositions publiques :

• Aguttes Neuilly - 164 bis avenue Charles-de-Gaulle, Neuilly-sur-Seine
Du 22 au 29 octobre : 10h - 13h & 14h - 17h30 (sauf week-end, fermeture à 13h le vendredi)

• Drouot, Paris - 9 rue Drouot, salle 9, Paris.
Du 4 au 7 novembre : 11h - 18h

• Aguttes Neuilly - 164 bis avenue Charles-de-Gaulle, Neuilly-sur-Seine
Du 12 au 15 novembre : 10h - 13h & 14h - 17h30

• Aguttes Lyon Brotteaux - 13 bis, place Jules Ferry, Lyon
Les 18 et 19 novembre : 10h - 17h30

• Aguttes Bruxelles - 9, rue des Minimes, Bruxelles
Du 22 au 26 novembre : 10h - 13h & 14h - 17h30

• Aguttes Neuilly - 164 bis avenue Charles-de-Gaulle, Neuilly-sur-Seine
Du 2 au 12 décembre : 10h - 13h & 14h - 17h30 (sauf week-end & jours fériés, fermeture à 13h le vendredi)

• Drouot, Paris - 9 rue Drouot, salle 5, Paris.
Samedi 14 décembre : 11h - 18h et lundi 16 décembre : 11h - 12h


Lire plus : La Gazette Drouot

Expert :

Charlotte Reynier-Aguttes | reynier@aguttes.com | Voir la page du département spécialisé

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