COLLECTION G.GRIMM PARTIE II : SOUVENIRS NAPOLÉONIENS


COLLECTION G.GRIMM 
PARTIE II : SOUVENIRS NAPOLÉONIENS • Mardi 28 Mai 2019 14:30
PARTIE III : ARMES ANCIENNES • Mercredi 29 Mai 2019 14:30


La vente de la collection de G. Grimm aura lieu à Drouot sur deux jours s’articulant en deux parties. 

La première aura pour thème les souvenirs napoléoniens. Nous y présenterons en particulier une chemise portée par L’Empereur à Sainte-Hélène, le madras dont il se coiffait se remémorant Joséphine lors de son exil. Une canne à système en corne de narval offerte par un artisan chinois de Sainte Hélène à Napoléon ainsi qu’une multitude d’objets lui ayant appartenu ou non mais toujours marqueur de l’Empire et de ses grands hommes. 
Dans la seconde partie, la riche palette de pièces nous fera voyager dans l’espace et le temps. 
A travers des armes choisies couvrant plus de 2000 ans de notre histoire. Nous y trouverons du casque gaulois aux sabres de cavalerie ayant tutoyé les ennemis de l’Empire.
Seront également présentées de somptueuses épées de cour du XVIIIe siècle, épées, dagues de la Renaissance et autres masses et marteaux de guerre. 
Les armes à feu ne seront pas en reste. Là encore, sera présentée une déclinaison de pièces rares et choisies tels que des pistolets à rouet, des armes à système comme le pistolet simplex ou encore des armes à feu de la guerre de Sécession américaine.
Nombreux de ces objets affichent de belles provenances telle la collection princière du palais de Monaco, la collection Christopher Forbes,  celle du Prince Victor Napoléon ou encore le Métropolitan Museum.




MASQUES MORTUAIRES DE L’EMPEREUR[1]

De nombreux masques mortuaires de Napoléon, dont les provenances et circonstances d’exécution demeurent souvent énigmatiques, sont aujourd’hui conservés dans les musées européens. En plâtre, cire, bronze ou marbre, ils furent mis en circulation dès le milieu des années 1820 et tout au long du XIXe siècle, contribuant à la diffusion de la légende napoléonienne.

La paternité de la première empreinte du visage de l’Empereur, exécutée en plâtre à l’instigation du général Bertrand et de son épouse, fait encore l’objet de débats passionnés parmi les historiens. Ce masque original, dont on a perdu la trace, fut soit l’œuvre de Francis Burton (1784-1828), chirurgien militaire anglais dépêché à Sainte-Hélène le 31 mars 1821, soit celle de Francesco Antommarchi (1789-1838), anatomiste corse envoyé sur l’île en tant que médecin en 1819, soit encore le fruit de la collaboration des deux hommes. De nos jours, le moulage en plâtre conservé au musée de l’Armée à Paris, dit « Antommarchi-Burghersh », du nom du gouverneur de Florence à qui Antommarchi l’avait confié pour que le sculpteur Canova en fît une copie, demeure le masque mortuaire officiel.

En raison des difficultés rencontrées pour se procurer un gypse de qualité sur l’île, le premier moulage ne fut réalisé que le 7 mai 1821, soit deux jours après la mort de Napoléon. Les surmoulages en plâtre, exemplaires coulés en bronze et répliques sculptées d’après ce modèle nous présentent une figure émaciée au front et tempes dégarnis. Le mameluck Ali, fidèle serviteur présent lors de la prise d’empreinte, rapporte qu’afin de faciliter l’opération, « on coupa les cheveux qui garnissaient encore le front et les côtés[2] », ce qui contribua sans doute à accentuer la sévérité des traits du visage. Dans ses mémoires qu’il rédigea après 1840, Louis Joseph Marchand, ancien valet de chambre, regrettait que le moulage n’eût pas été réalisé le soir même du décès :

« Dans cet état, explique-t-il, l’Empereur avait sa figure de Consul ; la bouche légèrement contractée, donnait à sa figure un air de satisfaction, il ne paraissait pas avoir au-delà de trente ans. Le calme de cette figure laissait plutôt croire au sommeil qu’à la mort. Si dans ce moment, on eût pris son plâtre, il eût été beaucoup mieux que celui pris deux jours après, dont le caractère est vieillardé [sic] par l’affaissement des chairs qui alors étaient tendues[3]. »


Après la mort du docteur Burton, Antommarchi se déclara le seul auteur et détenteur du plâtre original. Dans le Journal des artistes en date du 31 mars 1833, on lit ainsi : « Le docteur Antomarchi [sic] vient de rapporter de Londres le masque en plâtre, original et unique, qu’il a moulé lui-même à St.-Hélène sur la figure de Napoléon peu d’instants après sa mort ». La même année, le médecin lança une souscription nationale afin de dupliquer le masque en série. Il reçut le parrainage d’une petite commission composée de plusieurs anciens fidèles de l’Empereur, dont les généraux Bertrand, Gourgaud et Dommanger. Les exemplaires en plâtre étaient vendus 20 francs, ceux en bronze, fondus à Paris par l’entreprise Richard et Quesnel, 100 francs. Deux des masques que nous présentons, l’un en bronze, l’autre en plâtre peint, revêtus d’un cachet les authentifiant, font partie des modèles commercialisés par Antommarchi. Dans une lettre datée du 17 septembre 1833, ce dernier se montre très heureux des effigies de l’Empereur obtenues, en vante la ressemblance avec leur auguste modèle ainsi que la noblesse d’expression :

« Les magnifiques traits de cette tête illustre n’ont rien perdu de ce calme, de cette dignité, de cette expression de génie qui, pendant tant d’années, ont commandé le respect, et l’admiration des hommes : on dirait, en le voyant, que l’empereur, ayant perdu son embonpoint, est tombé dans un profond sommeil[4]. »


La souscription connut un certain succès et, sous le règne de Louis-Philippe, l’Etat français ne commanda pas moins de 25 épreuves en plâtre et 5 en bronze, aujourd’hui conservées dans les collections nationales.

Parallèlement aux éditions du docteur Antommarchi, il y eut en outre des copies exécutées en marbre. Le troisième masque de Napoléon que nous présentons en constitue un bel exemple. Gravé des initiales « R. B. », il fut vraisemblablement sculpté d’après le surmoulage en plâtre dit « Masque de Boys », du nom du pasteur de Sainte-Hélène qui le ramena en Angleterre vers 1829 et en confirma l’authenticité en 1862. Il s’agirait ainsi de l’une des toutes premières copies en marbre du masque mortuaire de Napoléon (dont elle diffère cependant par l’absence d’oreilles), sans doute réalisée dans les années qui suivirent le retour du révérend Boys en Angleterre. Ici, la blancheur et le poli du marbre contribue à adoucir les traits du défunt, qui semble plongé dans un rêve sans fin, un léger sourire aux lèvres.


Masque mortuaire de l’Empereur Napoléon 1er

Sculpture en marbre blanc.
Gravé des initiales « R. B. », pour Révérent Boys.

Porte la date « 1826 ».
l. : 33 cm (à vue). B.E.
Exposition
Napoléon et la France de son temps, Rochechouart, Centre artistique et littéraire de Rochechouart, 27 mars – 18 juill. 1976, n°537.

Napoléon et l'Empire, Galerie des Princes, Paris, dates d'expo

Provenance
Famille Boys

Madame Pardee
Collection du docteur Garnière
Monsieur Jean-Pierre Fournier de la Touraille
Collection particulière

Estimation : 3000/5000€

LES CHINOIS DE SAINTE-HÉLÈNE


En 1810, trois ans après l’abolition de la traite négrière dans l’Empire britannique, le colonel Patton, alors gouverneur de l’île de Sainte-Hélène, fit venir une main-d’œuvre chinoise destinée à remplacer la force de travail des esclaves. Celle-ci, recrutée dans les comptoirs de la Compagnie des Indes orientales, se composait d’agriculteurs, d’éleveurs, de menuisiers, de maçons et de tailleurs de pierre. Extrêmement « laborieuse et industrieuse », selon les mots du colonel, elle regroupa bientôt plusieurs centaines d’employés contractuels, qui percevaient un modeste salaire annuel de 28 livres sterling[5].

Quelques-uns de ces travailleurs immigrés entrèrent au service de Napoléon. Les écrits de Louis-Joseph Marchand et du mamelouk Ali, fidèles domestiques de l’Empereur, nous livrent de précieuses informations sur la nature de leurs activités quotidiennes à Longwood. Les chinois furent affectés à de multiples tâches, occupant tour à tour les postes de jardiniers, menuisiers, voire cuisiniers. De nombreux cuisiniers, tous fort médiocres, se succédèrent aux fourneaux de Longwood. Aussi n’était-il pas rare qu’à la suite d’un renvoi du maître-queue ou de sa démission subite, les domestiques chinois prissent le relais durant quelques mois, servant à la table de l’Empereur des plats traditionnels de leur pays - que ce dernier, paraît-il, n’appréciait pas toujours !

À l’exception de ces interludes culinaires, les chinois œuvrèrent essentiellement aux aménagements extérieurs de la résidence de l’Empereur. On sait ainsi qu’ils participèrent activement aux grands travaux paysagers qu’initia Napoléon en 1819, pour se distraire de ses geôliers. Les nouveaux jardins achevés, deux domestiques chinois en prirent soin quotidiennement, recevant, en plus de leurs collations, 30 shillings par mois de la part de l’Empereur. À la demande de ce dernier, ils y installèrent une grande volière[6] de bambous, couronnée d’une aigle et décorée de motifs traditionnels chinois. Sur les parois d’une petite grotte artificielle qu’on avait ménagée dans une partie basse du jardin, ils sculptèrent également de belles boiseries à motifs de dragons et d’oiseaux[7].

Dans ses Mémoires, Marchand souligne le talent de ces artisans. Parlant de l’un d’eux, il écrit : « Parmi les Chinois, il y en avait un dans l’île qui sculptait avec goût et était menuisier de son état. L’Empereur témoigna le désir que M. de Montholon lui fit faire un kiosque chinois dans un endroit du jardin qu’il désigna lui-même […], pour pouvoir de là découvrir la mer et se retirer de temps en temps[8] ». Sans doute est-ce à ce même sculpteur de qualité que Napoléon commanda sa fameuse canne en rostre de narval ? Cette dernière constitue, en tous les cas, un témoignage rare et précieux du travail des artisans chinois à Sainte-Hélène. Reconnaissant de leurs services, l’Empereur n’oublia d’ailleurs point de les faire figurer dans son testament, à la suite de ses proches et fidèles.

 

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Canne de Napoléon à Sainte-Hélène 
Réalisée par un artisan anonyme chinois de Sainte-Hélène

Canne en dent de narval, munie d'un pommeau plat sculpté à huit pans et d'un œilleton de passage de dragonne. Manche à quatre faces incrustées de losanges de bois noirci. Dans le prolongement du manche, une baguette de 18,5 cm cannelée en spirale, imite un rostre de narval. La pièce s’encastre dans le corps de la canne. Ce corps est ajouré en partie supérieure, laissant apparaître la baguette une fois rangée, puis se prolonge en forme de colonne cannelée, rudentée et torsadée à la pointe.
Long. totale : 92 cm.
Quelques petits manques.

Pièce unique et majeure de l’histoire Napoléonienne.
Provenance :

Victor-Andrée Massena
Collection de la Famille Adler
Withehall Museum de Londres (fermé en 1962/1963)
Monsieur René Johnson
Monsieur Steff
Collection Lejeune
Monsieur A.

Estimation : 100 000/120 000€

Historique

Ainsi que nous l’avons rappelé plus haut, une petite communauté chinoise, envoyée par la Compagnie des Indes, résidait sur l'île de Sainte-Hélène afin d’en assurer le bon fonctionnement. Parmi ces exilés, figuraient d’anciens cuisiniers, des paysans mais aussi des artisans. Ces derniers réalisèrent plusieurs ouvrages pour Napoléon : certains sont modestes - comme la petite boîte à thé de l'Empereur et sa grande volière - d’autres, au contraire, constituent de véritables œuvres d’art, à l’instar de la canne que nous présentons. Cette canne à système fonctionne au moyen d’une baguette escamotable, solidaire du pommeau. La baguette, taillée dans une dent de narval, avait pour but de pointer les cartes. Elle constitue donc un symbole très fort, indissociable du grand homme et de son brillant parcours militaire. On imagine tout à fait l’Empereur, au moment de la rédaction du Mémorial de Sainte-Hélène, raconter au comte de Las Cases les mouvements de ses troupes, tout en pointant sur une carte les zones qu’il avait autrefois conquises ou pour lesquelles il avait eu des velléités.

Madras ayant appartenu à Napoléon Ier
Foulard en soie brodé sur deux coins au chiffre impérial « N », et doublé d’une fine toile de tulle. Décor central à motifs de fraises, bordé de sept bandeaux à frises de fleurs et feuilles stylisées, sur fonds alternativement noirs blancs et rouges.

Taille (plié) : 48 x 45,5 cm.
A.B.E.
Provenance

Valérie Masuyer (1797-1878), dame d'honneur de la Reine Hortense.

Œuvre en rapport
Le musée des châteaux de Malmaison et Bois-Préau conserve un autre madras de l’Empereur, en toile de coton à carreaux rouges et blancs (Inv. N° 314).

Estimation : 35 000/40 000€

Historique

Vers 1830, le peintre Charles de Steuben représente Napoléon dans un cadre intime. Ici, point de décorum ou de pompe impériale : l’artiste, soucieux de coller au plus près de la réalité historique, montre un homme en simple chemise, culotte et pantoufles, coiffé de son éternel madras rouge. Ce foulard créole que l’Empereur, frileux, avait pris l’habitude de porter aux côtés de Joséphine, étonna ses contemporains. Il se trouve ainsi mentionné dans de nombreux témoignages. Louis Constant, premier valet de chambre, se souvient de cette coiffure peu commune, qui donnait à l’Impératrice « l'air de créole le plus piquant à voir[9] ». Dans ses mémoires, il détaille par ailleurs les différentes toilettes de Napoléon, sans omettre le fameux madras :

« Sa majesté, avant sa toilette, passait, en été, un pantalon de piqué blanc et une robe de chambre pareille ; en hiver, un pantalon et une robe de chambre de molleton. Elle avait sur la tête un madras noué sur le front et dont les deux coins de derrière tombaient jusque sur son cou. L’empereur mettait lui-même, le soir, cette coiffure on ne peut moins élégante. Lorsqu’il sortait du bain on lui présentait un autre madras, car le sien était toujours mouillé dans le bain, où il se tournait et se retournait sans cesse[10]. »

D’une hygiène méticuleuse, Napoléon renouvelait fréquemment son linge de corps et démultipliait les pièces de sa garde-robe. Il possédait ainsi un bel assortiment de foulards créoles, dont les documents d’archives laissent deviner la très grande fréquence d’utilisation : pour les seuls mois de janvier, février et mars 1813, Constant dénombre le blanchissage de pas moins de 62 madras ! À Sainte-Hélène, l’Empereur emporta également 6 de ses précieux foulards[11], et s’en couvrit le chef jusque dans ses derniers instants. Le général Montholon, qui veilla Napoléon durant sa maladie, écrit dans son journal :

« 13 avril. La nuit a été moins bonne, peut-être à cause de l'abondance de la transpiration. Sept fois j'ai changé l'Empereur, et chaque fois flanelle et linge étaient trempés, jusqu'au madras dont il entoure sa tête. Ces changements de linge sont bien difficiles à faire sans l'impatienter, car il ne veut pas de lumière dans sa chambre ; il ne souffre qu'une bougie dans la pièce voisine, et c'est à la faible lueur de cette lumière qu'il me faut, non lui donner, mais lui mettre tout ce dont il a besoin, même nouer le madras sur sa tête[12] »

Charles Steuben (1788-1856), Napoléon dictant ses mémoires à Sainte-Hélène. Huile sur toile. 51,5 x 0,62 cm. Île d'Aix, musées de l'île d'Aix.

Cave personnelle de l'Empereur Napoléon 1er. Naissance du roi de Rome.
Bouteille de Cognac de forme à la Champenoise, marquée dans la masse au pied du col : « Roi de Rome », et scellée d'un cachet d'étain sur lequel est inscrit : « cette bouteille provient de la cave de l'Empereur Napoléon ». Cette liqueur fut mise en bouteille en 1811, à l'occasion de la naissance du l'héritier du trône impérial, le roi de Rome. Niveau 8/10e.
Estimation : 2000/3000€


 

Anneau de fidèle à l'Empereur. Vers 1840.
Bague en or à système, ou bague-tombeau. La bague est ornée de deux écus : le premier au chiffre impérial, le second permettant d'actionner un petit chaton escamotable faisant se dresser une figure de Napoléon en pied, revêtu de l’uniforme de chasseur à cheval de la garde. L'intérieur n'étant pas parfaitement rond, ses dimensions sont les suivantes : H. 22 mm. L. 19 mm. B.E. Époque Retour des Cendres.
Provenance
Ancienne collection Princière de Monaco.

Œuvre en rapport
Le musée des châteaux de Malmaison et Bois-Préau conserve une bague très similaire, dont le chaton est émaillé (Inv. N°M.M.85.1.22).

Estimation : 3000/4000€     

Pistolet de récompense du Maréchal SUCHET (Louis-Gabriel, 1770-1826), Duc d’Albuféra, maréchal de France.
Suchet reçoit ce pistolet (18/03/1798), lors de sa réception chez le ministre de la guerre, ainsi que la confirmation de son grade de général de division (23/03/1798) à son retour de la campagne d’Helvétie qu'il fit sous les ordres de Brune. La bravoure et les talents militaires qu’il montra dans cette campagne le firent désigner pour aller porter au Directoire les vingt-cinq drapeaux enlevés à l’ennemi[13]. Il sut se montrer digne de cette arme de récompense en brillant sur les champs de bataille comme Austerlitz, Ulm, Iéna et bien d’autres (Voir Notice).

Élégant et sobre Pistolet de combat en demi-arçon de récompense par Boutet à Versailles. Porte l'inscription : « donné par le Directoire exécutif au général de brigade Suchet le 28 Ventôse AN VI ». Canon rayé à pans, légèrement tromblonné, marqué en lettres cursives « Boutet directeur artiste », poinçonné par trois fois au tonnerre du « B » stylisé de Boutet. La latine à silex à corps plat et chien à col de cygne est signée « Manufre Versailles ». Toutes les garnitures sont en fer. L’inscription de la récompense se trouve sur la calotte de forme ovale. Crosse en bois de noyer avec deux petites entures à signaler. Typique de la production de cette époque, on trouve ces pistolets sur les champs de bataille du Consulat et de l’Empire. Nous pouvons penser que ce pistolet accompagna notre homme lors du passage du col du grand Saint-Bernard avec Bonaparte ou encore lorsqu’il enfonça l’aile droite des Russes à Austerlitz.
Long. : 34 cm. A.B.E. Manque la baguette. Époque Directoire.

Estimation : 10000/15000€

Nous présentons également :

Une chemise de Napoléon III ainsi qu’une paire de chaussettes de son fils le Prince Impérial.
Estimations : Chemise : 800/1000€ - Chaussettes : 300/500€

 


Chemise de l’Empereur portée à Sainte-Hélène.
Toile de lin.
Pan avant : H. 85 cm. L 79 cm.
Pan arrière : H. 90 cm. L. 79 cm.
Manches : l. 60 cm. L. 19 cm aux épaules, 13 cm aux poignets.
B.E.

Estimation : 80 000/100 000€

Chemise en fine toile de batiste blanche, s'arrêtant aux cuisses et s'enfilant par la tête. Col en pointe (bouton de fermeture manquant), et encolure échancrée en V, doublée à sa pointe. Larges pans, fendus sur les côtés et agrémentés de petits triangles d’aisance. Pan avant plus court de 5 cm. Manches longues, terminées par des manchettes plates doublées fermant par deux boutonnières. Soufflets d’aisances aux aisselles. Le tissu est encore partiellement amidonné sur le pan avant. Notre modèle fait partie des 6 chemises inventoriées dans le testament de Napoléon, dans la liste de son linge de toilette[14].


Il est discrètement brodé au chiffre de l’Empereur (un « N » sous couronne), en fil de soie rouge, au-dessus de la fente gauche. Un billet manuscrit, rédigé par le fils du général Bertrand et collé sur le devant de la chemise, en atteste l’authenticité comme suit : « Chemise que l’Empereur Napoléon a porté à Ste Hélène. Elle a été / donnée à Henry Bertrand, par un article / du testament de son père, le général Bertrand. / Henry Bertrand/ 29bre 1844 / Souvenir de bonne amitié à Feisthamel ». Billet légèrement insolé, revêtu d’un cachet de cire noir.


[1] Nous nous référons à la précieuse étude publiée par Chantal Prévot, « Les Masques Mortuaires de Napoléon », 2e version revue et augmentée, in Napoleonica. La Revue, 2016, n° 26, pp. 174-211.

[2] Louis-Etienne Saint-Denis, dit Mameluck Ali, Souvenirs du Mameluck Ali sur l’Empereur Napoléon, Paris, Payot, 1926, p. 289.

[3] Louis-Joseph Marchand, Mémoires de Marchand : premier valet de chambre et exécuteur testamentaire de l’Empereur, publiés d’après le manuscrit original par Jean Bourguignon, Paris, Plon, 1955, tome II, p. 337.

[4] Lettre du docteur Antommarchi adressée à un certain Paulin, reproduite in L’Athenaeum français, cinquième année, n°3, 19 janvier 1856, à l’occasion d’une vente aux enchères d’autographes.

[5] Ces informations sont tirées du livre de Michel Dancoisne-Martineau, Chroniques de Sainte-Hélène : Atlantique sud, Paris, Perrin, 2011, chapitre 41.

[6] De nos jours, cette volière est conservée au musée-hôtel Bertrand de Châteauroux, où elle a été remontée.

[7] Gilbert Martineau, La vie quotidienne à Sainte-Hélène au temps de Napoléon, Paris, Tallandier, 2005, p. xx 

[8] Louis-Joseph Marchand, Mémoires de Marchand, premier valet de chambre et exécuteur testamentaire de l'Empereur à Sainte-Hélène, Paris, Tallandier, 1991, p. 266.

[9] Louis Constant Wairy, Mémoires sur la vie privée de Napoléon, sa famille et sa cour, volume 2, Paris, Ladvocat, 1830, p. 153.

[10] Ibid., p. 66

[11] Ainsi qu’il est mentionné dans l’inventaire de son testament.

[12] Charles Tristan Montholon, Histoire de la captivité de Sainte-Hélène, volume 1, Leipzig, Brockaus et Avenarius, 1846, p. 252.

[13] Frédéric Hulot, Le Maréchal Suchet, Paris, Pygmalion, 2009.
[14] Docteur F. Antommarchi, Derniers moments de Napoléon, tome II, Paris, Londres, Henri Colburn, 1825, p. 215.