Georges Ricard-Cordingley : un peintre lyonnais à la cour de la Reine Victoria

Vente d'un très bel ensemble d'oeuvres de Ricard Cordingley le 13 décembre à l'hôtel des Ventes de Lyon-Brotteaux
Lire le communiqué de presse
Accès au catalogue de la vente

Né à Lyon en 1873 d'un père français et d'une mère anglaise, il passe son enfance entre sa ville natale et Boulogne-sur-mer. En 1887, il devient l'élève de Cazin, un paysagiste du Pas-de- Calais puis intègre, en 1888, l'école des Beaux-Arts de Lyon. En 1890, il rejoint l'Académie Julian de Paris où ses professeurs sont : Benjamin Constant, Louis Martinet et Jules Lefèvre. À 19 ans, après le décès de sa mère, il part s'établir à Londres dans sa famille maternelle. Il ajoute au nom de Ricard celui de sa mère née Cordingley. La famille de sa mère était au service de la royaute anglaise et il est accueilli chaleureusement. Le jeune artiste est présenté à la Reine Victoria qui immédiatement tombe sous le charme de sa peinture et lui achète trois toiles pour sa collection personnelle, à partir de 1893 il devient le portraitiste à la mode, coqueluche de la Gentry britannique. Il acquiert rapidement un grand succès à la cour. Il sera même invité au château de Balmoral. Pendant son séjour outre Manche, il embarque plusieurs fois avec la marine anglaise. Lors de son troisième périple, à bord d'un chalutier, il fait naufrage à Terre Neuve. Ce naufrage le liera aux gens de la mer qu'il croquera sans cesse. Nous vous présentons plusieurs oeuvres ayant trait à cet événement. La vie à la cour d'Angleterre lui semble trop facile, superficielle alors que la vie très rude en mer le conforte dans sa vocation : peindre la mer dans toutes ses émotions “ne pas peindre ce que je vois mais ce que j'éprouve : si c'est du vent, que ça souffle ; si c'est de la pluie, qu'on sente la pluie vous transpercer ; si c'est du soleil, qu'on dise qu'on est dans un four”. En 1901, il abandonne sa vie facile à Londres et installe son atelier à Boulogne-sur-mer tout en continuant à sillonner les mers froides. En 1903, il décore le casino de Wimereux (Pas-de-Calais) aujourd'hui disparu. Après avoir peint des portraits au début de sa carrière, il se consacre à un seul sujet : la mer. Il lui voue une véritable passion ainsi qu'aux bateaux et aux pêcheurs. C'est le seul peintre lyonnais à avoir été peintre de marine a dit de lui Pierre Miquel. Cette mer, il la peint sous tous les cieux, tous ses aspects : calme plat et tempêtes, navires échoués ou pris dans les vagues, falaises surplombant l'océan… Il privilégie la recherche de la lumière et cherche à traduire sur la toile l'émotion qui s'en dégage. C'est un peintre poète. Il a souvent été comparé aux peintres anglais, Turner et Constable pour sa façon de traiter la lumière. En 1901 et 1910, il part en Australie, d'où il rapporte des dessins, nous allons vous en présenter quelques uns. En 1911 il épouse Suzanne Giraud-Teulon avec laquelle il a trois enfants : Eliane, Louis et Gabrielle née en 1924. Entre 1914 et 1918, il vit à Lyon où il est brancardier, de cette période datent lesoeuvres ayant trait à la montagne, et les paysages des alentours de Lyon. Il partage ensuite sa vie entre Neuilly et le reste du monde : il fait de nombreux voyages. De tous ces voyages il rapporte des carnets de dessins préparatoires à ses aquarelles ou huiles, illustrant ainsi une de ses maximes : ne pas peindre avant d'avoir tout résolu par le dessin. Dans les années trente, il parcourt de nombreux pays : l'Australie, la Suisse, l'Afrique du Nord, particulièrement le Maroc où il expose en 1934, l'Espagne, le Portugal, les lacs italiens, dont vous allez voir des croquis, des aquarelles et des toiles. À la fin de sa vie, il s'installe à Cannes, sa palette change, celui que l'on surnommait “le peintre des gris colorés” adopte des couleurs plus chaudes, ses compositions deviennent plus douces. Il préfère peindre la mer tranquille plutôt que la mer capricieuse du Nord. Il décède en avril 1939 des suites d'une congestion cérébrale. En 1940, pendant la guerre, son atelier de Boulogne est détruit. Peintre, dessinateur et aquarelliste, il prit part avec succès aux Expositions du Salon des Artistes Français de Paris et à celles de la Royal Academy de Londres, il a souvent exposé à la S L B A à Lyon entre 1891 et 1922. Il a après sa mort souvent fait l'objet de grandes expositions : - 1981 au Palais Carnoles à Menton - 1989 Espace Bonnard au Cannet - 1999 Espace Jean de Joigny - 2000 Boulogne-sur-mer - 2006 Musée de la Marine de Toulon - 2007 Musée de la Marine de Brest… Ses oeuvres se trouvent dans le monde entier : dans les collections royales d'Angleterre, aux États-Unis, en Russie, au Maroc…