[PROUST]. GIDE (André). 1869-1951.

Lot 172
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Estimation :
15000 - 20000 EUR
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Result : 57 200EUR
[PROUST]. GIDE (André). 1869-1951.
Manuscrit aut. signé. circa 10-11 janvier 1914. 4 pp. in-8 et 1 pp. de notes, sur papier en-tête de l'Hôtel de Flandres à Bruges; ratures et corrections; montées sur onglets, relié à la suite, la plaquette «Marcel Proust et André Gide», Paris, N.r.f., 1928; Reliée plein maroquin grenat, les plats recouverts des noms de Marcel Proust et André Gide, doublure et gardes de veau rose, sous double emboitage (reliure Paul Bonet, 1958). Brouillon autographe en partie inédite de la célèbre lettre de Gide à Marcel Proust, dans laquelle il exprime ses regrets de ne pas avoir édité le premier tome de La Recherche. Gide vient de lire Du Côté de chez Swann, et avoue à Proust ses préjugés. Ce brouillon est d'autant plus émouvant que les passages biffés montrent les premiers sentiments et la pensée de Gide devant ce monument de la littérature. La lettre originale de cette lettre se trouve aujourd'hui à l'Université Urbana. Mon cher Proust, Depuis quelques jours je ne quitte plus votre livre; je m'en sursature, avec délices; je m'y vautre. Hélas, pourquoi faut-il qu'il me soit si douloureux de tant l'aimer ? Le refus de ce [texte] livre restera la plus grave erreur de la N.R.F. et (car j'ai [gardé] cette honte d'en être [en grande partie] beaucoup responsable) l'un des regrets, des remords les plus cuisants de ma vie. Sans doute je crois qu'il faut voir là un [e] factum implacable, car c'est bien insuffisamment expliquer mon erreur que de dire que je [ne] m'étais fait de vous une image d'après quelques rencontres dans «le monde» qui remontent à près de vingt ans. Pour moi vous étiez resté celui qui fréquente chez Mme X et Z - celui qui écrit dans le Figaro. [Je m'étais fait de vous une idole assez charmante mais entre tous/assez ??able pour une Je m'étais fait de vous une idole]. Je vous croyais [honte !] vous l'avouerai-je ? «du côté de chez Verdurin». Un snob, un mondain amateur - quelque chose d'on ne peut plus fâcheux pour notre revue. Et le geste que je m'explique si bien aujourd'hui, de nous aider pour la publication de ce livre, et que j'aurais trouvé charmant si je me l'étais bien expliqué n'a fait hélas ! que m'enfoncer dans cette erreur. Je n'avais pour m'en tirer qu'un seul des cahiers de votre livre; que j'ouvris d'une main distraite et la malchance voulut que, [d'un coup, mon oeil] attention sans bienveillance [tombât] plongeât aussitôt dans la tasse de camomille de la p. 62 - [et] puis trébuchât p. 64 sur la phrase (la seule [encore] du livre que je ne m'explique pas bien - jusqu'à présent, car je n'attends pas pour vous écrire, d'en avoir achever la lecture) - où il est parlé d'un front où des vertèbres transparaissent. - [Mais que] Et maintenant il ne me suffit pas d'aimer ce livre, je sens que je m'éprends pour lui et pour vous d'une sorte d'affection, d'admiration, de prédilection [particulières] singulières. (...). Quelle exactitude dans l'invention ! Quelle invention dans le souvenir ! Quel art. Rien jamais] [Ah !] Je ne puis continuer (...) j'ai trop de regrets, trop de peines - et [surtout] à penser que peut-être il vous est revenu quelque chose de mon absurde déni, [et qu'à présent je vais être pour vous je ne sais quel ennemi vulgaire] - qu'il vous aura peiné - [on vous aura soufflé quelque mépris/appris à me mépriser] et que je mérite à présent d'être jugé par vous, injustement, comme je vous avais jugé [moi-même] Je ne me le pardonnerai pas - et c'est seulement pour alléger un peu ma peine que je me confesse à vous ce matin - vous suppliant d'être plus indulgent pour moi que je ne suis moi-même. (...)
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