ASIAN WEEKS : VENTES PEINTRES D'ASIE ET ARTS D'ASIE LES 26 ET 27 SEPTEMBRE 2023
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Précurseur européen sur le marché des artistes venus d’Asie, Aguttes organisera, du 18 au 27 septembre 2023 à Neuilly-sur-Seine, sa nouvelle édition des Asian Weeks. La vente aux enchères Peintres d’Asie, Œuvres majeures [39] se tiendra le 26 septembre 2023 tandis qu’Arts d’Asie se déroulera le lendemain, le 27 septembre, après 8 jours d’exposition publique. L’occasion de découvrir plusieurs siècles de création artistique en Asie !
« Si les signatures qui ponctuent le catalogue nous sont familières, chaque œuvre est unique ! »
Charlotte Aguttes-Reynier, expert
Charlotte Aguttes-Reynier, expert
PEINTRES D'ASIE, ŒUVRES MAJEURES
Mardi 26 septembre 2023
Mai Trung Thứ (1909-1980), artiste mis en lumière par Aguttes
Les 38 précédentes vacations organisées par Aguttes ont remis en lumière l’œuvre de Mai Trung Thứ, longtemps resté confidentiel. Peintre vietnamien issu de l’École des Beaux-Arts de l’Indochine, il s’installe en France à la fin des années 1930. Qu’il s’agisse de jeunes filles, ou de mises en scène dans des paysages, les œuvres de Mai Trung Thứ rendent hommage à la beauté des femmes vietnamiennes, et l’artiste en fait l’un de ses sujets de prédilection.
Réalisée en 1941, Femme au voile fleuri s’inscrit dans les œuvres de la première période picturale de Mai Trung Thứ. Utilisant une technique faite d’encre et de couleurs lavées successivement sur de la soie, l’artiste représente une jeune élégante vietnamienne. Bien que reprenant un canon typiquement asiatique, son visage s’avère individualisé. Le voile parsemé de petites fleurs complète l’élégance du modèle. Jouant avec les détails et la finesse des mains, Mai Trung Thứ dévoile son talent de portraitiste. Acquise à Paris dans les années qui ont suivi sa réalisation, cette œuvre est restée dans la même famille depuis.
MAI TRUNG THỨ (1906-1980)
Femme au voile fleuri, 1941
Encre et couleurs sur soie, signée et datée en haut à gauche
29,5 x 28,5 cm
Provenance
Collection particulière, Paris (acquis dans les années 1930)
Puis par descendance, Sud de la France
Exercice atemporel, la représentation de nature morte permet aux artistes de montrer leur maîtrise technique tout en favorisant leur créativité. Si la représentation de pommes constitue, au fil des siècles, l’apanage de nombreux artistes tels Giuseppe Ruoppolo, Henri Fantin-Latour ou encore Cézanne, Mai Trung Thứ renouvelle le genre. S’appuyant sur des éléments classiques qui composent une cuisine, il propose une vision naturaliste : il représente ici des pommes gâtées, et souligne ainsi le côté éphémère de ces fruits et rappelle le sens premier des vanités. La présence d’un bol dit grain de riz évoque, quant à lui, les origines de l’artiste. Mêlant une technique extrême-orientale à un sujet occidental, Mai Trung Thứ apporte à l’un des plus anciens genres de la peinture une vision novatrice.
MAI TRUNG THỨ (1906-1980)
Nature morte aux pommes, 1959
Encre et couleurs sur soie, signée et datée en bas à gauche. Dans le cadre d'origine réalisé par l'artiste
38,3 x 46,1 cm
Phạm Hậu (1903-1995) ou le renouveau artistique de la laque
Artiste et artisan incontournable du Vietnam du XXe siècle, Phạm Hậu a contribué à la reconnaissance de la laque en tant que véritable art à part entière, alors que celle-ci a été longtemps restreinte à l’artisanat. Véritable ambassadeur de l’art vietnamien, l’artiste a notamment participé au renouveau de la laque au sein de l’École des Beaux-Arts de l’Indochine, et a été à l’origine de la première université d’art appliqué du pays, l’École Nationale d’Artisanat. Principalement inspiré par la représentation de paysages et de forêts mais aussi d’animaux, ses laques se voient collectionnées par les amateurs européens et vietnamiens.
Les rapides de Cho-Bo reprend un sujet cher à l’artiste. Inspiré par la beauté des paysages de son pays, Phạm Hậu rend hommage à la végétation luxuriante et rappelle ainsi la prospérité et la richesse naturelle de son pays.
Le maître laqueur agrémente la traditionnelle technique de laque avec de la nacre pillée ainsi que d’un rare vert outremer. Les rehauts d’or évoquent le soleil miroitant sur les rochers tandis que les rehauts d’argent soulignent l’écume des flots. Le remarquable travail de l’artiste, grâce à l’introduction de couleurs et matières nouvelles, permet de renouveler ce thème de prédilection. Et une fois encore, Pham Hâu sublime, au travers d’un laque, son pays natal.
PHẠM HẬU (1903-1995)
Les rapides de Cho-Bo
Laque, rehauts d'or, d'argent et de nacre pillée signée en bas à droite
99,8 x 199,4 cm
PROVENANCE
Importante collection d'un européen ayant vécu en Indochine vers 1940
Collection particulière (rapporté d'Indochine et transmis par descendance)
OEUVRES EN RAPPORT
Pham Gia Yên, So'n Mài Pham Hâu, The lacquer art of Pham Hau, Nhà Xuât Bàn My Thuât Fine Arts Publishing House, 2019, repr. p. 44
Vente Aguttes, 7 juin 2021, lot 1
Vente Aguttes, 29 novembre 2021, lot 16
Les enfants de Mai Trung Thứ (1909-1980)
Ce tableau charme le spectateur grâce à la vivacité et la multitude de personnages qu’il met en scène. Il est rare dans l’œuvre de Mai Trung Thứ de trouver autant d’individus en un seul tableau. De nombreuses compositions de Mai Trung Thứ ne présentent qu’un nombre très réduit de figures, dans un décor épuré. Ici, l’artiste dépeint, avec la précision qui le caractérise, une ribambelle d’enfants aux attitudes spontanées. Se baignant, arrangeant un massif de tulipes, combattant ou encore perchés sur un arbre, ces enfants offrent une grande diversité d’expressions. Le rythme des couleurs et des formes ainsi que leur traitement de l’espace animent cette scène d’un caractère unique.
MAI TRUNG THU (1906-1980)
Les enfants, 1971
Encre et couleurs sur soie, signée et datée en bas à gauche
66,5 x 94 cm
Dans le cadre d'origine réalisé par l'artiste
Collection particulière, Sud de la France
LE PHO (1907-2001), Nature morte aux pivoines et plante en pot, 1935
Réalisée en 1935, Nature morte aux pivoines et plante en pot s’inscrit dans sa première période picturale. Son style se construit et l’artiste explore ses possibilités. L’œuvre apparait aujourd’hui comme un rare témoignage du travail de l’artiste à ses débuts et de ses explorations pour la peinture à l’huile. Optant pour un format classique, Lê Phô perpétue ici la tradition des natures mortes. Il s’appuie sur une composition sage où pivoines et plante verte sont disposées harmonieusement sur une table recouverte en partie par un tapis. La perspective est classique et la palette réaliste. Suivant les codes initiés par les maîtres anciens, le jeune vietnamien prouve qu’il maîtrise les codes de la peinture occidentale.
LE PHO (1907-2001)
Nature morte aux pivoines et plante en pot, 1935
Huile sur toile, signée et datée en bas à droite 65,7 x 45,3 cm - 25 7/8 x 18 in.
PROVENANCE
Collection personnelle de Nguyen Sang (reçu de son père qui le détenait depuis environ 1940 selon la tradition familiale)
Collection particulière, France (acquis par un ami amateur d'art à Saigon dans les années 1980, rapporté en France et conservé depuis)
MAI TRUNG THU (1906-1980), La ronde des enfants, 1965
Mai Trung Thứ a toujours été très engagé pour la paix et l’indépendance du Vietnam, c’est dans cette logique qu’il collabore avec l’Unicef et peint de nombreuses scènes de jeux d’enfants afin de sensibiliser le public occidental. Cela lui confère une grande notoriété et lui permet de rendre public ses combats politiques et sociaux.
L’innocence de ces personnages et leur joie de vivre sont parfaitement représentées par le talent du peintre sur soie grâce à un trait assuré et à l’utilisation d’une palette vive et chatoyante.
MAI TRUNG THU (1906-1980)
La ronde des enfants, 1965
Encre et couleurs sur soie, signée et datée en bas à gauche 82,3 x 93,3 cm - 3 1/4 x 36 3/4 in.
PROVENANCE
Collection particulière, Sud de la France (acquis en 1970 auprès de la Galerie de Cannes)
Puis par descendance, Sud de la France
ARTS D'ASIE
Mercredi 26 septembre 2023
CHINE
DYNASTIE QING, XIXe SIECLE
H. tot. 24 cm
Rare et importante paire de vases couverts en jade néphrite céladon, de forme allongée s'évasant jusqu'à l'épaulement, le pied à l'imitation d'un socle quadripode à décor de rinceaux et têtes de ruyi. La base ornée de figures en relief représentant trois canards mandarins s'ébattant parmi les lotus et les tiges de millet. Le corps décoré d'un dense réseau de rinceaux floraux entrelacés, et au centre duquel trônent des figures de bodhisattvas, assis sur des nuées, parés de bijoux et rubans flottants, les mains exécutant différentes mudras ou tenant des attributs variés. L'épaule marquée et flanquée de deux anses en forme de tiges de chrysanthèmes épanouies retenant des anneaux mobiles. Le couvercle sculpté de rinceaux de fleurettes, la prise délicatement évidée.
JAPON
ECOLE DE SOTATSU TAWARAYA EPOQUE EDO, XVIIe SIECLE
H. 116 cm. ; L. tot. 337 cm
PROVENANCE
On y joint une copie du certificat et de la facture d'achat auprès de la "Compagnie de la Chine et des Indes", Paris, en 1989.
Paravent à six feuilles de style Rinpa, décoré à l'encre et couleurs sur papier à fond chamois moucheté or, représentant un jardin imaginaire regroupant des fleurs des quatre saisons: hortensias, pavots, pissenlits, clématite, bambous œillets, pivoines, jeunes pousses de pins, iris, sagittaires trifoliées... La composition élégante où chaque espèce est figurée en un dense bouquet où s'entremêlent harmonieusement fleurs et feuilles. En partie inférieure droite, le sceau circulaire rouge "I'nen".
Le mouvement Rinpa naît au tournant du XVIIe siècle, de la collaboration de Tawaraya Sotatsu et Hon'ami Koetsu, esthètes érudits et artistes aux talents multiples. Profondément marqués par le raffinement et l'élégance de la période Heian (794-1185), considérée comme la quintessence de l'expression artistique japonaise, ils firent fusionner les courants existants pour inventer un style décoratif nouveau, libéré des contraintes de l'art officiel de la Cour. Ce nouveau style fut un bouleversement artistique sans précédent, influençant de manière pérenne les arts décoratifs japonais.
Les artistes Rinpa s'inspirèrent librement de l'héritage de leurs prédécesseurs sans transmission directe de maître à disciple, faisant éclore une multitude de styles originaux qui partagent comme point commun une audace et une liberté dans les compositions, une recherche de l'esthétisme dans le quotidien en investissant tous les médiums de l'art japonais (laque, céramique, peinture...) et un attachement tout particulier aux représentations de nature.
Bien que figure tutélaire du mouvement Rinpa et déjà reconnu comme un artiste exceptionnel de son temps, Tawaraya Sotatsu reste un mystère tant sa vie a été peu documentée. Il semble avoir été actif entre 1600 et 1640 au sein de l'atelier Tawaraya à Kyoto. Cet atelier de décoration (eya), réunissant des artistes spécialisés dans toutes sortes de disciplines en lien avec la peinture (enluminure, décoration de papier, peinture sur éventails et paravents...), fournissait l'aristocratie de la Cour impériale ainsi que la nouvelle classe des riches marchands.
La composition du présent paravent, jeu rythmique de formes et de couleurs crée par l'agencement des fleurs traitées en bouquet isolés, s'inscrit dans la droite ligne des compositions à motifs dispersés de fleurs de quatre saisons chères à Sotatsu Tawaraya et dont son atelier s'était fait une spécialité. En partie inférieure droite, on remarque le sceau circulaire rouge « I'nen » employé à la fois par le maître mais également par l'atelier Tawaraya.
CHINE
DYNASTIE QING (1644-1911)
H. 57 cm
PROVENANCE
Collection Peltzer de Clermont. Le Neubois - Spa, vente galeries St Georges - Liège, par réputation (voir étiquette sous la figure)
Importante figure de faisan en porcelaine aux émaux polychromes et rehauts d'or, l'oiseau représenté perché sur un rocher émaillé de coulures rose, bleu, vert et blanc, la patte gauche relevée, les griffes repliées. Le corps émaillé orange ponctué de traits de pinceaux à l'imitation du plumage, les ailes repliées dans le dos, les plumes finement détaillées et décorées dans une palette aux teintes vives (rrouge, vert, rose, bleu, noir, turquoise) avec d'importants rehauts d'or. Le cou haut et élancé traité dans un délicat dégradé de rose, vert, jaune et bleu pâle zebré de rayures noires. Le tête, tournée vers la gauche, surmontée par une crête ponctuée de motifs dorés, le bec court légèrement courbé. A l'intérieur du rocher, une étiquette "Fong-hoang (oiseau sacré de l'Impératrice) chine XVIII. Collection Peltzer de Clermont. Le Neubois - Spa - ventes galeries St Georges - Liège.".
Le faisan est un des oiseaux les plus fréquemment représentés dans l'art classique chinois. Son iconographie, éminemment politique, est associée à l'autorité et aux fonctions mandarinales. Il est ainsi représenté sur les insignes des fonctionnaires civils de deuxième et cinquième rangs. Une de ses appellations en chinois est "changwei zhi", ce vocable joue avec l'homophonie des mots "chang" et "zhi" qui signifient "réglementer" et "pour longtemps". La représentation du faisan est donc un voeu de gouvernement stable et durable
PEINTRES D'ASIE, ŒUVRES MAJEURES
Expert Peintres d’Asie
Charlotte Aguttes-Reynier
+33 1 41 92 06 49 - reynier@aguttes.com
ARTS D'ASIE
Responsable des Arts d'Asie
Clémentine Guyot
+33 1 47 45 91 54 - guyot@aguttes.com
ASIAN WEEKS
Exposition publique
Du lundi 18 septembre au mercredi 27 septembre : 10h - 13h et 14h - 17h30 (sauf le week-end)
Mardi 26 septembre 2023
Mai Trung Thứ (1909-1980), artiste mis en lumière par Aguttes
Les 38 précédentes vacations organisées par Aguttes ont remis en lumière l’œuvre de Mai Trung Thứ, longtemps resté confidentiel. Peintre vietnamien issu de l’École des Beaux-Arts de l’Indochine, il s’installe en France à la fin des années 1930. Qu’il s’agisse de jeunes filles, ou de mises en scène dans des paysages, les œuvres de Mai Trung Thứ rendent hommage à la beauté des femmes vietnamiennes, et l’artiste en fait l’un de ses sujets de prédilection.
Réalisée en 1941, Femme au voile fleuri s’inscrit dans les œuvres de la première période picturale de Mai Trung Thứ. Utilisant une technique faite d’encre et de couleurs lavées successivement sur de la soie, l’artiste représente une jeune élégante vietnamienne. Bien que reprenant un canon typiquement asiatique, son visage s’avère individualisé. Le voile parsemé de petites fleurs complète l’élégance du modèle. Jouant avec les détails et la finesse des mains, Mai Trung Thứ dévoile son talent de portraitiste. Acquise à Paris dans les années qui ont suivi sa réalisation, cette œuvre est restée dans la même famille depuis.
MAI TRUNG THỨ (1906-1980)
Femme au voile fleuri, 1941
Encre et couleurs sur soie, signée et datée en haut à gauche
29,5 x 28,5 cm
Provenance
Collection particulière, Paris (acquis dans les années 1930)
Puis par descendance, Sud de la France
Exercice atemporel, la représentation de nature morte permet aux artistes de montrer leur maîtrise technique tout en favorisant leur créativité. Si la représentation de pommes constitue, au fil des siècles, l’apanage de nombreux artistes tels Giuseppe Ruoppolo, Henri Fantin-Latour ou encore Cézanne, Mai Trung Thứ renouvelle le genre. S’appuyant sur des éléments classiques qui composent une cuisine, il propose une vision naturaliste : il représente ici des pommes gâtées, et souligne ainsi le côté éphémère de ces fruits et rappelle le sens premier des vanités. La présence d’un bol dit grain de riz évoque, quant à lui, les origines de l’artiste. Mêlant une technique extrême-orientale à un sujet occidental, Mai Trung Thứ apporte à l’un des plus anciens genres de la peinture une vision novatrice.
MAI TRUNG THỨ (1906-1980)
Nature morte aux pommes, 1959
Encre et couleurs sur soie, signée et datée en bas à gauche. Dans le cadre d'origine réalisé par l'artiste
38,3 x 46,1 cm
Phạm Hậu (1903-1995) ou le renouveau artistique de la laque
Artiste et artisan incontournable du Vietnam du XXe siècle, Phạm Hậu a contribué à la reconnaissance de la laque en tant que véritable art à part entière, alors que celle-ci a été longtemps restreinte à l’artisanat. Véritable ambassadeur de l’art vietnamien, l’artiste a notamment participé au renouveau de la laque au sein de l’École des Beaux-Arts de l’Indochine, et a été à l’origine de la première université d’art appliqué du pays, l’École Nationale d’Artisanat. Principalement inspiré par la représentation de paysages et de forêts mais aussi d’animaux, ses laques se voient collectionnées par les amateurs européens et vietnamiens.
Les rapides de Cho-Bo reprend un sujet cher à l’artiste. Inspiré par la beauté des paysages de son pays, Phạm Hậu rend hommage à la végétation luxuriante et rappelle ainsi la prospérité et la richesse naturelle de son pays.
Le maître laqueur agrémente la traditionnelle technique de laque avec de la nacre pillée ainsi que d’un rare vert outremer. Les rehauts d’or évoquent le soleil miroitant sur les rochers tandis que les rehauts d’argent soulignent l’écume des flots. Le remarquable travail de l’artiste, grâce à l’introduction de couleurs et matières nouvelles, permet de renouveler ce thème de prédilection. Et une fois encore, Pham Hâu sublime, au travers d’un laque, son pays natal.
PHẠM HẬU (1903-1995)
Les rapides de Cho-Bo
Laque, rehauts d'or, d'argent et de nacre pillée signée en bas à droite
99,8 x 199,4 cm
PROVENANCE
Importante collection d'un européen ayant vécu en Indochine vers 1940
Collection particulière (rapporté d'Indochine et transmis par descendance)
OEUVRES EN RAPPORT
Pham Gia Yên, So'n Mài Pham Hâu, The lacquer art of Pham Hau, Nhà Xuât Bàn My Thuât Fine Arts Publishing House, 2019, repr. p. 44
Vente Aguttes, 7 juin 2021, lot 1
Vente Aguttes, 29 novembre 2021, lot 16
Les enfants de Mai Trung Thứ (1909-1980)
Ce tableau charme le spectateur grâce à la vivacité et la multitude de personnages qu’il met en scène. Il est rare dans l’œuvre de Mai Trung Thứ de trouver autant d’individus en un seul tableau. De nombreuses compositions de Mai Trung Thứ ne présentent qu’un nombre très réduit de figures, dans un décor épuré. Ici, l’artiste dépeint, avec la précision qui le caractérise, une ribambelle d’enfants aux attitudes spontanées. Se baignant, arrangeant un massif de tulipes, combattant ou encore perchés sur un arbre, ces enfants offrent une grande diversité d’expressions. Le rythme des couleurs et des formes ainsi que leur traitement de l’espace animent cette scène d’un caractère unique.
MAI TRUNG THU (1906-1980)
Les enfants, 1971
Encre et couleurs sur soie, signée et datée en bas à gauche
66,5 x 94 cm
Dans le cadre d'origine réalisé par l'artiste
Collection particulière, Sud de la France
LE PHO (1907-2001), Nature morte aux pivoines et plante en pot, 1935
Réalisée en 1935, Nature morte aux pivoines et plante en pot s’inscrit dans sa première période picturale. Son style se construit et l’artiste explore ses possibilités. L’œuvre apparait aujourd’hui comme un rare témoignage du travail de l’artiste à ses débuts et de ses explorations pour la peinture à l’huile. Optant pour un format classique, Lê Phô perpétue ici la tradition des natures mortes. Il s’appuie sur une composition sage où pivoines et plante verte sont disposées harmonieusement sur une table recouverte en partie par un tapis. La perspective est classique et la palette réaliste. Suivant les codes initiés par les maîtres anciens, le jeune vietnamien prouve qu’il maîtrise les codes de la peinture occidentale.
LE PHO (1907-2001)
Nature morte aux pivoines et plante en pot, 1935
Huile sur toile, signée et datée en bas à droite 65,7 x 45,3 cm - 25 7/8 x 18 in.
PROVENANCE
Collection personnelle de Nguyen Sang (reçu de son père qui le détenait depuis environ 1940 selon la tradition familiale)
Collection particulière, France (acquis par un ami amateur d'art à Saigon dans les années 1980, rapporté en France et conservé depuis)
MAI TRUNG THU (1906-1980), La ronde des enfants, 1965
Mai Trung Thứ a toujours été très engagé pour la paix et l’indépendance du Vietnam, c’est dans cette logique qu’il collabore avec l’Unicef et peint de nombreuses scènes de jeux d’enfants afin de sensibiliser le public occidental. Cela lui confère une grande notoriété et lui permet de rendre public ses combats politiques et sociaux.
L’innocence de ces personnages et leur joie de vivre sont parfaitement représentées par le talent du peintre sur soie grâce à un trait assuré et à l’utilisation d’une palette vive et chatoyante.
MAI TRUNG THU (1906-1980)
La ronde des enfants, 1965
Encre et couleurs sur soie, signée et datée en bas à gauche 82,3 x 93,3 cm - 3 1/4 x 36 3/4 in.
PROVENANCE
Collection particulière, Sud de la France (acquis en 1970 auprès de la Galerie de Cannes)
Puis par descendance, Sud de la France
LUONG XUAN NHI (1914-2006), La récolte
Lương Xuân Nhị, né à Hanoï en 1914, occupe une place majeure au sein de la sphère artistique vietnamienne du XXème siècle. Il use d’une modernité donnant à sa production un caractère qui lui est propre.
Par ce paysage rural, nous percevons les influences de la modernité des techniques occidentales sur le travail de l’artiste. Lương Xuân Nhị joue avec la lumière et les couleurs. Le ciel lumineux d’une fin de journée se reflète sur les parterres minéraux de la rizière. Au second plan, nous retrouvons les silhouettes des travailleurs, créant une unité avec le paysage. L’artiste parvient à rendre une atmosphère douce et paisible, caractéristique de son style pictural.
LUONG XUAN NHI (1914-2006)
La récolte
Huile sur toile, signée en bas à droite 46 x 65 cm - 18 1/8 x 25 5/8 in.
PROVENANCE
Collection particulière, Bretagne
ARTS D'ASIE
Mercredi 26 septembre 2023
CHINE
DYNASTIE QING, XIXe SIECLE
H. tot. 24 cm
Rare et importante paire de vases couverts en jade néphrite céladon, de forme allongée s'évasant jusqu'à l'épaulement, le pied à l'imitation d'un socle quadripode à décor de rinceaux et têtes de ruyi. La base ornée de figures en relief représentant trois canards mandarins s'ébattant parmi les lotus et les tiges de millet. Le corps décoré d'un dense réseau de rinceaux floraux entrelacés, et au centre duquel trônent des figures de bodhisattvas, assis sur des nuées, parés de bijoux et rubans flottants, les mains exécutant différentes mudras ou tenant des attributs variés. L'épaule marquée et flanquée de deux anses en forme de tiges de chrysanthèmes épanouies retenant des anneaux mobiles. Le couvercle sculpté de rinceaux de fleurettes, la prise délicatement évidée.
JAPON
ECOLE DE SOTATSU TAWARAYA EPOQUE EDO, XVIIe SIECLE
H. 116 cm. ; L. tot. 337 cm
PROVENANCE
On y joint une copie du certificat et de la facture d'achat auprès de la "Compagnie de la Chine et des Indes", Paris, en 1989.
Paravent à six feuilles de style Rinpa, décoré à l'encre et couleurs sur papier à fond chamois moucheté or, représentant un jardin imaginaire regroupant des fleurs des quatre saisons: hortensias, pavots, pissenlits, clématite, bambous œillets, pivoines, jeunes pousses de pins, iris, sagittaires trifoliées... La composition élégante où chaque espèce est figurée en un dense bouquet où s'entremêlent harmonieusement fleurs et feuilles. En partie inférieure droite, le sceau circulaire rouge "I'nen".
Le mouvement Rinpa naît au tournant du XVIIe siècle, de la collaboration de Tawaraya Sotatsu et Hon'ami Koetsu, esthètes érudits et artistes aux talents multiples. Profondément marqués par le raffinement et l'élégance de la période Heian (794-1185), considérée comme la quintessence de l'expression artistique japonaise, ils firent fusionner les courants existants pour inventer un style décoratif nouveau, libéré des contraintes de l'art officiel de la Cour. Ce nouveau style fut un bouleversement artistique sans précédent, influençant de manière pérenne les arts décoratifs japonais.
Les artistes Rinpa s'inspirèrent librement de l'héritage de leurs prédécesseurs sans transmission directe de maître à disciple, faisant éclore une multitude de styles originaux qui partagent comme point commun une audace et une liberté dans les compositions, une recherche de l'esthétisme dans le quotidien en investissant tous les médiums de l'art japonais (laque, céramique, peinture...) et un attachement tout particulier aux représentations de nature.
Bien que figure tutélaire du mouvement Rinpa et déjà reconnu comme un artiste exceptionnel de son temps, Tawaraya Sotatsu reste un mystère tant sa vie a été peu documentée. Il semble avoir été actif entre 1600 et 1640 au sein de l'atelier Tawaraya à Kyoto. Cet atelier de décoration (eya), réunissant des artistes spécialisés dans toutes sortes de disciplines en lien avec la peinture (enluminure, décoration de papier, peinture sur éventails et paravents...), fournissait l'aristocratie de la Cour impériale ainsi que la nouvelle classe des riches marchands.
La composition du présent paravent, jeu rythmique de formes et de couleurs crée par l'agencement des fleurs traitées en bouquet isolés, s'inscrit dans la droite ligne des compositions à motifs dispersés de fleurs de quatre saisons chères à Sotatsu Tawaraya et dont son atelier s'était fait une spécialité. En partie inférieure droite, on remarque le sceau circulaire rouge « I'nen » employé à la fois par le maître mais également par l'atelier Tawaraya.
CHINE
DYNASTIE QING (1644-1911)
H. 57 cm
PROVENANCE
Collection Peltzer de Clermont. Le Neubois - Spa, vente galeries St Georges - Liège, par réputation (voir étiquette sous la figure)
Importante figure de faisan en porcelaine aux émaux polychromes et rehauts d'or, l'oiseau représenté perché sur un rocher émaillé de coulures rose, bleu, vert et blanc, la patte gauche relevée, les griffes repliées. Le corps émaillé orange ponctué de traits de pinceaux à l'imitation du plumage, les ailes repliées dans le dos, les plumes finement détaillées et décorées dans une palette aux teintes vives (rrouge, vert, rose, bleu, noir, turquoise) avec d'importants rehauts d'or. Le cou haut et élancé traité dans un délicat dégradé de rose, vert, jaune et bleu pâle zebré de rayures noires. Le tête, tournée vers la gauche, surmontée par une crête ponctuée de motifs dorés, le bec court légèrement courbé. A l'intérieur du rocher, une étiquette "Fong-hoang (oiseau sacré de l'Impératrice) chine XVIII. Collection Peltzer de Clermont. Le Neubois - Spa - ventes galeries St Georges - Liège.".
Le faisan est un des oiseaux les plus fréquemment représentés dans l'art classique chinois. Son iconographie, éminemment politique, est associée à l'autorité et aux fonctions mandarinales. Il est ainsi représenté sur les insignes des fonctionnaires civils de deuxième et cinquième rangs. Une de ses appellations en chinois est "changwei zhi", ce vocable joue avec l'homophonie des mots "chang" et "zhi" qui signifient "réglementer" et "pour longtemps". La représentation du faisan est donc un voeu de gouvernement stable et durable
PEINTRES D'ASIE, ŒUVRES MAJEURES
Expert Peintres d’Asie
Charlotte Aguttes-Reynier
+33 1 41 92 06 49 - reynier@aguttes.com
ARTS D'ASIE
Responsable des Arts d'Asie
Clémentine Guyot
+33 1 47 45 91 54 - guyot@aguttes.com
ASIAN WEEKS
Exposition publique
Du lundi 18 septembre au mercredi 27 septembre : 10h - 13h et 14h - 17h30 (sauf le week-end)