Vente 
LA VIE ÉLECTRIQUE DE MICHEL SIMÉON


 
Le mardi 10 mai 2022, Maître Claude Aguttes, commissaire-priseur, dispersera sous le feu des enchères la collection scientifique et diverse de Michel Siméon (1926 - 2020). Très reconnu dans les cercles de collectionneurs, ce dernier a réuni tout au long de sa vie plus de 3 000 objets et remis en état de fonctionnement nombre d'entre eux. 


Presque tous ces objets fonctionnent aujourd'hui et, grâce à un inventaire très précis, l'utilité de chaque appareil reste connue. Ce rarissime ensemble témoigne d'une passion, d'une connaissance et des débuts de l'électricité et des télécommunications, tout en nous racontant ce qu'est un collectionneur... Une collection, constituée pendant 55 ans, digne de celles de certains musées ! 

Témoins de l'inventivité et des recherches de l'homme ainsi que de l'évolution de la société, ces pièces datent des XIXe et XXe siècles. Elles s'illustrent par leur modernité, l'ingéniosité nécessaire à leur création, mais aussi par leurs qualités esthétiques. Cette vacation étonnera et passionnera les collectionneurs ; décorateurs et grand public pourront également s'emparer de bobines de fil, de tubes de Geissler ou ancêtres des néons, et de gramophones pour personnaliser un intérieur. Des radios, télégraphes, instruments de médecine et de physique, et autres machines électrostatiques et insolites composent cette collection. 




Michel SIMÉON (1926 - 2020) 
Émérite chineur au miliieu de son étonnante et remarquable collection 


 
C'est à l'adolescence que Michel Siméon débuta cette fabuleuse aventure : dans les années 1930, l'émérite collectionneur parvint à reproduire, à partir de pièces détachées, un poste de radio qui ne fonctionnait plus. Les années passèrent, et son engouement ne fit que grandir. Devenu adulte, ce passionné se rendait, tous les dimanches dès 6h, dans les différents marchés aux puces de la région, et revenait pour le déjeuner familial avec tous ses trésors. Retraité dès l'âge de 56 ans, il put profiter pleinement de son temps libre pour assouvir sa passion, et de sa grande maison pour conserver toutes ses trouvailles. 





Tube de Geissler « Paris »
Longueur totale : 22 cm
 


 
Parmi les lots-phares, on retiendra notamment ce tube de Geissler formant le nom de « Paris ». Ce tube de verre, inventé en 1857 par le physicien Heinrich Geissler, représente l'ancêtre du néon. D'abord objets de laboratoire, les tubes de Geissler deviennent, à partir des années 1880, des objets de curiosité et de divertissement. Grâce à des souffleurs de verre, ils existent dans de multiples formes et couleurs, et se voient fabriqués en nombre. L'exemplaire « Paris » se fait remarquer par son incroyable modernité et illustre parfaitement cette fabrication-là. Pour l'activer, il faut mettre de la haute tension dans ce tube partiellement sous vide, ce qui rend cette lumière à la couleur si particulière. Pascal Siméon, l'un des six enfants du collectionneur, pense que ce tube-ci contenait, en outre, un liquide fluorescent. L'invention des tubes de Geissler permit la découverte de l’électron et, plus tard, ​ la création des tubes électroniques à vide utilisés notamment dans le fonctionnement d’une télévision.





Machine de Wimshurst en verre et métal, le socle en bois noirci
H. 62 x L. 50 x P. 28 cm



Vidéo d'un tube de Geissler en fonctionnement



Autre lot remarquable, tant par sa prouesse technique que par son esthétisme : la machine de Wimhurst ! Il s'agit d'une machine électrostatique inventée en 1882 : deux plateaux isolants tournent en sens contraire. Les faces extérieures de ces deux grands disques, recouverts de secteurs métalliques, se frottent contre des balais métalliques reliés à des bouteilles de charges. Celles-ci, elles-mêmes reliées à un éclateur constitué de deux sphères métalliques proches, permettent un arc électrique, lorsque la différence de potentiel entre les deux sphères s’avère suffisante. Cet appareil inventé par James Wimshurst reproduit tout simplement les effets d’un orage tel qu’il se produit naturellement. Cette machine d’étude constitue une étape cruciale dans la découverte de l’électricité.






Ondes musicales Martenot 
Meuble en bois clair sur quatre pieds, clavier à ruban souple mobile
H. 82 x L. 123 x P. 50 cm


 

Inventées par Maurice Martenot (1898 - 1980), les ondes Martenot s'imposent comme l'un des tout premiers instruments de musique électronique, avec le thérémine mis au point en Russie en 1919. Cet instrument, joué par un ondiste, a été présenté pour la première fois à l'Opéra de Paris en 1928, après que son inventeur en a déposé le brevet en 1922. Les ondes Martenot peuvent être considérées comme l'ancêtre du synthétiseur. À titre d’illustration, le compositeur franco-grec Dimitrios Levidis avait spécialement composé, pour ce nouvel instrument, le Poème symphonique pour solo d'ondes musicales et orchestre, et Maurice Martenot l’interpréta avec l’Orchestre Pasdeloup. L’instrument remporta un succès immédiat : des compositeurs tels Arthur Honegger, Darius Milhaud, ou encore André Jolivet, composèrent immédiatement des morceaux pour lui, et il accompagna des monstres sacrés de la chanson française, comme Édith Piaf, Léo Ferré ou encore Jacques Brel…        

Plus de 3000 objets de la collection Siméon vont être dispersés aux enchères. Aujourd’hui, les enfants de ce prodigieux chineur souhaitent rendre hommage à leur père, et offrir une nouvelle vie à tous ces objets. La fratrie a passé une année entière à inventorier chaque pièce de cette collection, avant de se décider à la disperser aux enchères. Il lui aura fallu plus de 800 cartons pour transporter l’ensemble de cette maison : notamment quelque 900 disques ou plus de 700 postes de radio…



 

« En quarante ans de carrière, je n’avais jamais vu une telle collection. Je ne m’intéresse qu’à ce qui sort de l’ordinaire, et le côté esthétique et technique de cet ensemble m’a fasciné. C’est vraiment le métier de commissaire-priseur tel que je l’aime ! » Claude Aguttes, commissaire-priseur




Plusieurs ventes Online Only suivront la vacation du 10 mai 2022. Il n’existe pas de cote pour la plupart des 219 lots de la vente cataloguée, et les mises à prix devraient osciller entre 10 et 1 000 €.






COLLECTION MICHEL SIMÉON : UNE VIE ÉLECTRIQUE


Vente aux enchères
Le mardi 10 mai, à 14h30 

Exposition sur rendez-vous à partir du lundi 2 mai 

Aguttes Neuilly


VOIR LE CATALOGUE DE LA VENTE


François Rault 
Commissaire-Priseur, département inventaires
+33 6 69 33 85 16 • rault@aguttes.com